Jeudi 2 juin 2011

Au  port du Logeo, les coques en bois de la flottille des bateaux de travail attendent, les amarres tendues aux anneaux fichés dans les moellons du quai, leurs équipages respectifs.
De notre groupe, cinq rejoignent la vaquelotte « Le Charles de Gaulle » et dix embarquent à bord du sinagot « Le Jean et Jeanne »
Le patron de la chaloupe  nous transmet les quelques rudiments nécessaires pour manœuvrer les voiles au tiers,  nous hissons le taillevent,  puis la misaine.
L’amarre est larguée, et nous faisons voile vers la pointe de Pen-Hir, au sud de l’île aux Moines.
Le parcours initialement prévu par l’organisation de la semaine du golfe, prévoit un passage  à la pointe de l’Ours, un contournement au nord de l’île aux Moines, puis une descente du courant de la jument pour une virée dans la baie de Kerjouanno.
Le vent et le courant contraire dissuadent notre skipper de suivre les bateaux qui ont un potentiel plus important pour remonter au vent. Nous nous contentons de faire des allées et venues entre  le port et la baie de Kerdélan.


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Le sinagot "Jean et Jeanne" et le forban du Bono bord à bord

Nous apprenons rapidement à virer de bord, à maintenir la misaine à contre pour forcer le sinagot à passer de l’autre bord sans perdre trop de vitesse. Tout le monde ou presque s’affaire à tirer sur les écoutes et à les border.
Lorsque les premiers misainiers, dundees et coquilliers arrivent en vue de l’îlot de Creizig, nous dirigeons l’étrave vers l’île Berder, Les voiles sont choquées, le courant et le vent portant nous entraînent dans le goulet de la Jument. A
bâbord, défilent l’îlot d’Er Lannic et la côte de Rhuys, sur l’autre bord, Gavrinis, l’île Longue et la balise jaune et noire des Grégans.

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Nous sommes fort attentifs aux bateaux qui nous côtoient afin d’éviter tout abordage intempestif.
En attendant la renverse de courant pour remonter la rivière d’Auray, nous contournons la pointe de Port-Navalo et nous mouillons dans la petite anse, située derrière le phare, à l’abri des vents de nordet.
Les voiles sont affalées, le bateau court sur son erre avant d’être stoppé par l’ancre.
Le Charles de Gaulle nous rejoint et vient s’amarrer à couple.
Le pont se couvre, aussitôt, de victuailles en tous genres : charcuterie, salades composées, quiches, fromage, fruits et gâteaux.
Le tire bouchon est à l’ouvrage pour désaltérer tous ces gosiers asséchés par le vent et le soleil.
Repus et reposés, nous hissons les voiles, et virement de bord sur virement de bord, nous entamons une lente remontée de la rivière d’Auray.
A l’approche d’un nouveau virement bord, au niveau de la pointe du Blair, un autre voilier nous dévente et nous empêche de passer bâbord amures. Nous affalons en catastrophe afin de réduire la vitesse du bateau et d’éviter un échouage  sur la vasière. Le moteur de l’annexe est mis en route et nous finissons le parcours jusqu’au petit port du Bono, au son peu mélodieux du hors-bord.
Le Charles de Gaulle est embossé sur une filière de corps-morts. Nous venons le rejoindre à couple. Tout l’équipage débarque pour finir la fête à terre, au repas des équipages.

Vendredi 3 juin 2011

Nous avons posé notre sac à terre.
Nous nous contentons de venir voir la flottille des bateaux de travail renter dans le port de Vannes. C’est l’occasion d’admirer toutes ces unités en bois  soit d’origine, soit restaurées, soit reconstruites.
La fête bat son plein sur les quais. Forebitter donne le ton des fêtes maritimes.

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Samedi 4 juin 2011

Afin de profiter de la grande parade où toutes les flottilles de yoles, voiles-aviron, bateau de travail, trois-mâts, plaisance classique se rejoignent dans la baie pour faire une entrée en fanfare dans le golfe du Morbihan, nous sortons nos kayaks.
La mise à l’eau se fait au pont de Kérino, à la sortie du chenal menant au port de Vannes.
Nous nous installons, en face de Port-Anna afin de profiter de la sortie sous-voiles des bateaux de travail et de la petite plaisance.
Arrivés trop tôt et las d’attendre, nous remontons, à contre courant vers Vannes et  nous croisons les bateaux qui sortent du goulet ; certains au moteur, d’autres toutes voiles dehors.Nous prenons le sillage de la nef pour rejoindre le gros du rassemblement.
Les vedettes au hors-bord démesuré nous créent des vagues  croisées où nos étraves enfournent. Nous pagayons dans une mer chaotique où la puissance des chevaux vapeur l’emporte sur la puissance de nos biceps d’acier.Néanmoins nous parvenons à franchir la passe de Port-Blanc et à nous échouer sur une des plages de l’île Berder.En attendant le passage de la grande parade dans le courant de la jument, endroit fort stratégique pour admirer toute cette horde de bateaux traditionnels, nous goûtons au farniente, à l’abri du vent, sur une couche de sable chaud.Puis l’armada fait son apparition, les guépards, dériveurs emblématiques du Golfe, ouvrent la danse, suivis de petits bateaux hollandais aux dérives impressionnantes.

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Les premiers trois mâts font leur apparition, entourés de voiles-aviron, de yoles, de sinagots.C’est un défilé haut en couleurs, emporté par le fort courant, qui défile devant nos yeux éblouis. Lorsque les derniers bateaux franchissent la pointe de l’île de la Jument
, nous avons rejoint nos kayaks et nous poursuivons, en droite ligne,  la flotte éparpillée par les virements de bord nécessaires à leur remontée vers Arradon. Pour se sentir en sécurité vis-à-vis des zodiacs et des vedettes, nous nous collons au tableau arrière d’un voilier.Ainsi nous naviguons de conserve avec le trois mâts goélette Oosterschelde. A l’approche du goulet de Port Blanc, la densité de bateaux devient impressionnante pour nos petites coques de noix. Nous suivons le sillage d’une yole de Bantry  qui, avec la largeur des avirons, nous ouvre une voie royale.Nous suivons les flottilles qui rejoignent Port Anna ou Vannes pour leur dernière nuit de festivités.A l’approche du moine, rocher de granit peint et sculpté à l’effigie d’un père Noël à l’entrée de la rivière de Vannes, nos embarcations croisent le « Charles de Gaulle » lors de son énième virement de bord.Après trente kilomètres de tribulations dans les courants du golfe, à côtoyer des coques de toutes tailles, aux voilures spectaculaires, nos étraves viennent mourir sur la cale de Kérino.

D'autres photos sont visibles dans la galerie photos : Bretagne/Semaine du Golfe 2011

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La grande parade de la semaine du golfe 2011