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Le temps des vacances, c’est le temps de la flânerie, de la curiosité et de la découverte. Sur la route des Alpes, nous prenons une longue pause pour savourer l’esthétisme du festival des jardins au château de Chaumont sur Loire. Chaque petite parcelle dessinée, arborée, fleurie sur le thème du paradis, est une plongée dans un univers d’admiration et de réflexion. Nous profitons des expositions temporaires d’art contemporain pour pénétrer dans l’univers d’Agnès Varda.
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Notre itinérance du jour s’arrêtera à la chambre d’hôtes des Ferdières à Brandon pour savourer, une nouvelle fois, l’accueil des bourguignons. La table d’hôtes, en compagnie d’un hollandais et du maître des lieux, tout en savourant une cuisine faite de produits frais et locaux, se prolongera jusqu’à une heure tardive. Les vins du Mâconnais sublimeront ce moment festif.

Encore quelques centaines de kilomètres avant d’arriver à Névache, but de notre traversée hexagonale. Nous prenons le temps d’une visite de la ville fortifiée de Briançon avant de poser nos valises au gîte de séjour Les Mélézets dans la vallée de la Clarée.

Mathieu et Emilie nous accueillent dans leur immense chalet. Nous nous installons dans l’une des sept chambres pouvant accueillir les estivants, essentiellement des randonneurs. Avant le dîner, nous descendons à Névache, ville basse où nous assistons au départ d’un troupeau de moutons et de chèvres pour une transhumance vers les pâturages de la Clarée. Arrivés par camions et parqués dans un enclos, les ovins et les caprins ont hâte de rejoindre les versants déneigés de la vallée.

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Transhumance d'un troupeau de moutons et de chèvres                                    Vue du gîte des Mélézets

Lorsque nous présentons notre programme de randonnées à Mathieu, il nous fait part d’un fort enneigement vers les sommets et l’impossibilité de pouvoir circuler sans équipements spéciaux vers certains cols. Nous allons donc nous adapter à ces conditions imprévues.

Nous dînons en compagnie de nos hébergeurs, d’un couple d’alsaciens et d’un groupe de varois avec lesquels nous partageons des souvenirs de randonnée et des tuyaux sur nos futures découvertes.

Mardi

Du parking de Laval au col des Cerces
Distance : 18km
Dénivelé : ± 639 m

En avant-saison, la route reste ouverte aux véhicules motorisés toute la journée. Nous rejoignons le parking de Laval, situé au bout de la voie carrossable. Nous retrouvons le troupeau de moutons qui s’éparpille le long du torrent de la Clarée, surveillé par les chiens de berger et les patous. Notre itinéraire va nous mener jusqu’au col des Rochilles. Rive gauche du torrent, le chemin est large et en surplomb. Pour une première mise en jambes nous montons tranquillement vers le refuge des Drayères. Derrière la bâtisse, le chemin devient plus pentu et serpente entre les blocs de rocher et les zones humides. Nous découvrons nos premiers névés à l’approche du lac de la Clarée. Malgré une température avoisinant les 28°c, l’eau est glacée, liée à la fonte des neiges encore présentes sur les flancs du plan d’eau.

Nous grimpons et nous nous émerveillons devant la succession de lacs, qui chacun présente un aspect différent, tantôt limpide, tantôt glacé. Sur le lac du Grand Ban, les morceaux de glace ont des couleurs étranges, de l’orangé au bleu. Au col des Rochilles, nous hésitons à prendre le sentier en surplomb d’une immense plaque de neige, à 100 mètres au-dessus de l’eau.
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Lac de la Clarée recouvert de glace                                                                 Le lac du Grand Ban et col des Rochilles au fond

Nous prenons la décision de longer les bords du lac avant de remonter vers le col des Cerces, entièrement recouvert de neige. Grosse déception, nous devons continuer 200 mètres en contrebas du col pour apercevoir le lac des Cerces et le massif du Galibier.

De retour au gîte, nous nous installons à la terrasse pour déguster une bière locale « La Sauvage » et partager nos impressions avec le couple d’Alsaciens.

Les repas préparés par Mathieu et Emilie sont succulents de saveur et de simplicité.
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Carte IGN Scan classique et tracé Sitytrail sur Androïd

Mercredi

De Névache au pic du Gardiole
Distance : 18km
Dénivelé : ± 1173 m

Nous partons du gîte à pied pour franchir la Clarée sur le pont de Fort Ville. Par cette forte chaleur, nous apprécions de commencer cette randonnée dans un bois de résineux, d’autant que le dénivelé sur les trois premiers kilomètres nous fait gagner 500 mètres d’altitude. Malgré l’ombre, la sueur ne tarde pas à couler sur nos visages. Les rhododendrons se font de plus en plus présents et envahissent les versants du Bois Noir. Le GR57 bifurque vers la vallée de l’Oule. Les arbres disparaissent peu à peu pour laisser place à une vaste prairie où serpente le torrent. Nous le suivons jusqu’au lac. L’eau ne paraît pas si froide car elle ne décourage pas certaines personnes d’y piquer une tête. Le col de l’Oule est à portée de vue. La montée est facile. Nous basculons vers la vallée du Granon. Puis nous reprenons notre ascension du pic de La Gardiole à 2753m. Le dernier pierrier, encore parsemé de névés est assez éprouvant. Nous avons encore la satisfaction d’arriver au somment, si modeste soit-il, pour contempler sur 360° la beauté des différentes vallées et chaînes de montagne environnantes. Le pic est hérissé d’une sorte de tourelle en pierres.

Notre chemin de retour va nous permettre de changer de vallée. Nous rejoignons la porte de Cristol en longeant la crête. Nous croisons de nombreux randonneurs qui viennent du parking, situé au col de Granon. Nous quittons le GR pour nous diriger vers le lac Rond. Durant notre pause, nous admirons le geste délicat du pêcheur à la mouche. Mais ni la queue d’un ombre chevalier ni celle d’une truite fario ne vient perturber la surface de l’eau. Nous continuons notre descente, dans une vallée très ouverte, vers le lac de Cristol. L’eau est étonnamment bonne et de nombreuses personnes n’hésitent pas à se baigner.
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Nous retrouvons la forêt, l’ombre et la fraîcheur. Le GPS me rappelle à l’ordre. Nous venons de louper le pont de bois qui franchit le torrent de l’Oule et permet de rejoindre le sentier en direction de la Ville Haute de Névache. La pente très raide pèse dans les jambes et provoque des soupirs d’insatisfaction.

Nous apprécions de retrouver la terrasse des Mélézets et le partage d’une petite mousse bien fraîche avec nos congénères du gîte.
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Carte IGN Scan classique et tracé Sitytrail sur Androïd

Jeudi

Du parking de Laval au col des Muandes et au refuge des Drayères
Distance : 14km
Dénivelé : + 845 m ; - 698 m

Notre programme du jour est chamboulé. L’enneigement entre Terzo Alpini et le refuge des Drayères risque d’être trop important pour nous permettre d’envisager la traversée sans risque. Néanmoins nous avons décidé de maintenir notre nuit au refuge en organisant une boucle au départ du parking de Laval avec pour objectif le col des Muandes ou les lacs de la Madeleine.

Sur les premiers kilomètres, nous apercevons, en contrebas, le troupeau de moutons qui paît l’herbe nouvelle. Nous bifurquons en direction du lac Long. Il est atteint après une bonne grimpette. Le cadre est idyllique. Nous croisons deux groupes de randonneurs qui profitent de la quiétude du lieu pour reprendre leur souffle. Nous faisons de même, en avalant quelques friandises et en admirant le reflet des montagnes dans l’eau bleutée du lac. Peu adeptes des selfies, nous nous lâchons pour montrer à nos enfants notre bonheur de vivre des moments aussi savoureux. Nous enchaînons les étendues d’eau : le lac rond, puis le lac des Muandes entièrement gelé. Depuis le lac rond, nous traversons de nombreux névés. Avec la chaleur, la neige est molle et les risques de glissade sont réduits.
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Lac long au départ du parking de Laval                                                            Zone humide

Le chemin qui mène au col des Muandes est tapissé de neige, hérissé par endroits de pierriers. Ma chaussure droite vient de s’ouvrir. De peur de perdre toute ma semelle, je réalise une réparation de fortune à l’aide d’un fil élastique récupéré sur mon sac à dos. Malgré cela, la neige s’introduit dans l’entrebâillement et me rafraîchit sensiblement le pied.

Dans les névés, la vigilance est de rigueur pour ne pas se retrouver une jambe enfoncée jusqu’à mi-cuisse. Enfin le col est atteint (2889m), avec vue sur le Mont Thabor, le col de Valmeinier sous la neige et la vallée du lac Blanc. Nous effectuons un retour sur nos pas jusqu’au lac rond. Martine en profite pour se rafraîchir les jambes au milieu de gros glaçons flottants.

Le chemin pour le refuge des Drayères longe le fougueux torrent de Brune. Plusieurs groupes de randonneurs sont déjà attablés à la terrasse à siroter la bière du cru. Luxe suprême, nous avons droit à notre dortoir personnel et nous prenons toute notre aise pour nous installer avant d’aller profiter du coucher de soleil à l’extérieur. A table, nous sommes esseulés, car les groupes ont une tendance grégaire et à ne pas rentrer en relation avec des intrus.
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Carte IGN Scan classique et tracé Sitytrail sur Androïd

Vendredi

Du refuge des Drayères au lac des Béraudes, à la crête de Moutouze et au parking de Laval
Distance : 9,5km
Dénivelé : + 679 m ; -823 m

Nous sommes les derniers à prendre notre petit-déjeuner, attablés face à la vue panoramique sur la vallée de La Clarée tandis que tout s’agite autour de nous. Nous prenons rive droite du torrent pour redescendre vers Névache. A proximité du parking de Laval, nous prenons le sentier en direction du lac des Béraudes. Depuis le refuge, nos muscles ont eu le temps de s’échauffer avant d’affronter un dénivelé particulièrement ardu. Depuis quelques jours la floraison est à son apogée. Nous assistons à une véritable explosion de couleurs. Rhododendrons, renoncules, gentianes, campanules participent à enrichir cette palette multicolore. L’arrivée au lac des Béraudes est saisissante. Nous apercevons le trop-plein du lac avant que l’étendue d’eau n’apparaisse dans toute sa splendeur,couverte de growlers et entourée des parois schisteuses. Après une pause bien méritée sur un replat herbeux, nous continuons sur la rive gauche en direction de la crête de Moutouze dans l’espoir de pouvoir en faire le tour. Malheureusement la neige omniprésente n’incite pas à continuer, notamment sur un dévers constitué d’un côté d’un sol poudreux et de l’autre d’un pierrier instable. Je décide de faire demi-tour. Nous retournons nous reposer au bord du lac, en observant un couple et leur chien franchir le col des Béraudes, couvert de neige. Nous récupérons notre voiture au bas de la descente avant de nous arrêter à l’auberge de Fontcouverte pour nous désaltérer. Nous découvrons la bière Alphand, produite par la famille du célèbre skieur.
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Trop-plein du lac des Béraudes                                                                       Lac des Béraudes en montant au collet de Moutouze

Je me résous à acheter une nouvelle paire de chaussures à Névache car mes réparations de fortune ne sont plus suffisantes pour éviter une perte totale de la semelle et les chutes éventuelles. Au gîte, nous retrouvons le couple d’alsaciens et de nouveaux arrivants.
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Carte IGN Scan classique et tracé Sitytrail sur Androïd

Samedi

De Fontcouverte aux lacs de Laramon, du serpent et des Gardioles
Distance : 13km
Dénivelé : ± 834 m

Du parking de Fontcouverte, nous retraversons le pont à pied. La route forestière, située à une cinquantaine de mètres, monte progressivement jusqu’au refuge de Ricou. Ensuite, le sentier en lacets, traverse de vertes pâtures pour aboutir au lac de Laramon. Nous restons un bon quart d’heure à contempler le lac et la chaîne des Ecrins en arrière-plan, encore blanchie de neige. Le lac des serpents se situe deux cents mètres au-dessus. Toujours plus haut, nos pas nous amènent aux lacs des Gardioles. En surplomb du premier lac, nous profitons d’un rocher taillé en forme de fauteuil pour sortir nos victuailles. Les yeux et le ventre rassasiés, nous prenons encore de la hauteur pour longer le deuxième lac, puis nous poursuivons sur un plateau herbeux jusqu’au troisième lac. Le sentier ne garde pas la trace d’un passage important de randonneurs. Il faut, parfois, le deviner pour rester dans la bonne direction. Nous retrouvons le lac de Laramon. Martine profite de cet endroit de rêve pour faire quelques brasses revigorantes. Le bain aura duré trois minutes chrono.
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Lac Laramon                                                                                                  Au dessus des Gardioles

De retour au gîte, Mathieu offre l’apéritif du samedi soir. Nous dînons en présence d’un groupe d’américains qui ne maîtrisent pas la langue de Molière. Les discussions sont moins riches que les jours précédents. Le dîner est parfait. Emilie s’est surclassée.

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Carte IGN Scan classique et tracé Sitytrail sur Androïd

Dimanche

Boucle de Névache au lac des Thures
Distance : 19km
Dénivelé : ± 1056 m

Le chemin débute à deux mètres des Mélézets, Il traverse d’anciens terrains cultivés, retournés à la friche. Les pierres extraites des labours ont formé des amas appelés clapiers. Nous grimpons en direction du nord afin de rejoindre le chemin de ronde qui domine la vallée de La Clarée. Nous entrons dans la forêt domaniale. Nous traversons la combe de Roubion qui charrie des blocs de gypse lors des fréquentes avalanches hivernales. Le sol est littéralement creusé de tranchées. Au passage les cheminées de fée nous saluent, vestiges de l’érosion, elles se dressent telles des statues gigantesques. Au détour d’un des lacets qui monte vers le lac des Thures, une habitante d’un village voisin nous apprend que la société de pêche réenpoissonne les lacs d’altitude mercredi prochain. Nous ne serons plus dans la vallée pour voir ce lâcher d’alevins. Nous croisons des randonneurs qui nous mettent en garde sur la présence importante de vététistes, de cavaliers et de marcheurs.

Avant d’arriver au lac, nous traversons une foisonnante prairie de fleurs. Autour du lac, quelques randonneurs font la pause, sans aucune mesure avec les craintes formulées de surfréquentation. Le lac Bellety situé au-dessus, est désert. Nous déplions notre couverture de survie pour déjeuner et faire une petite sieste dans un calme absolu. Après avoir dévalé la pente, le long du ruisseau, nous retrouvons le chemin du retour. La descente s’amorce, sur le mauvais chemin. Un quart d’heure, plus tard, découragés, nous remontons vers l’embranchement fatal. Le bon chemin, en balcon, domine toute la vallée de La Clarée. Nous délaissons la montée vers le Pic Rouge pour nous diriger vers le village de Plampinet. Pour retourner vers Névache, le chemin s’arrête à la chapelle Notre Dame de Bonne Rencontre. Sur deux kilomètres, nous empruntons la route du col de l’Echelle où automobiles et motos nous obligent à serrer le bord du ravin. Avec soulagement, nous récupérons un chemin forestier, puis le village de Roubion et ses chalets traditionnels.
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Avec beaucoup de regret, nous prenons notre dernier repas aux Mélézets. Grâce à Mathieu et Emilie et la formule du gîte de séjour, nous avons passé un moment inoubliable à Névache.
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Lundi

Du parking de Chenalette (Valmeinier 1800) au lac de Curtalès et refuge de Terres Rouges
Distance : 11km
Dénivelé : + 775 m ; - 357 m

Nous quittons Les Mélézets pour Valmenier, afin d’honorer notre réservation au refuge des Terres rouges. La route emprunte le col du Lautaret puis le tunnel du Galibier. Cet itinéraire est emprunté par un nombre important de motards, de cyclistes et de néo-cyclistes avec des vélos électriques. Surprise ! La route pour Valmeinier est fermée pour cause d’enrobage. Seule consolation, le passage est autorisé durant la pause déjeuner. Plus malin que les autres, nous descendons sur Saint Michel de Maurienne afin de contourner l’obstacle. Que nenni ! Valmenier n’est desservi que par cette unique route. Nous prenons le temps d’un café, en attendant midi.
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Le lac vert                                                                              Lac de Curtalès

A partir du parking de La Chenalette, sous une météo à tendance orageuse, nous prenons la direction du lac Vert. Ce petit lac, situé à l’écart du GR, à l’eau limpide, mérite absolument le détour. Au cinquième kilomètre, nous apercevons sur notre gauche, le refuge. Malgré les nuages qui envahissent le ciel et s’amoncellent au-dessus de nos têtes, nous continuons vers le lac de Curtalès. La fonte des névés rend le sol très spongieux. Le premier lac présente encore de nombreuses plaques de glace à sa surface. Le second est exempt d’embâcles. L’eau circule dans tous les petits vals avant de rejoindre le torrent de Neuvache, dont une partie est prélevée pour alimenter le lac de Bissorte. A l’approche du refuge de Terres Rouges, nous sommes accueillis par l’aide gardien qui nous explique les conditions d’accès. Ce soir, nous serons les seuls occupants de ce refuge quatre étoiles, récemment construit (2016). Nous disposons de toute les commodités : eau chaude, sanitaires, dortoir quatre places, transat sur la terrasse. Nous dînons avec les trois gardiens, à l’extérieur, sous l’auvent. Pendant notre petite partie de cartes, la propriétaire nous offre un génépi. Avant d’aller se coucher, les éléments se déchaînent : l‘orage illumine et zèbre la montagne alentour.
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Mardi

Du refuge de Terres Rouges à Chenalette
Distance : 4,7 km
Dénivelé : + 33 m ; - 450 m

Nous quittons le luxueux refuge en direction de Valmeinier 1800 pour récupérer notre voiture et effectuer un transfert vers Valfréjus car le chemin sous le Mont Thabor s’avère délicat pour rejoindre, à pied, le refuge du même nom. Au passage, nous découvrons la petite chapelle de Notre Dame des Neiges. De nombreuses ruines d’anciennes bergeries parsèment la vallée. Nous quittons le parking de Chenalette pour le village de Valmeinier 1500, en attendant l’ouverture de la route. Nous nous installons à la terrasse du café, en écoutant les conversations des routes accidentogènes des cols voisins. Il est tout juste midi quand nous franchissons la chaussée fraîchement asphaltée en direction de Valfréjus et du parking du Lavoir. Une déviation nous oblige à emprunter des petites routes sinueuses avant de rejoindre Modane, et nous suivons la route aux dix-huit lacets pour rejoindre la station de ski. Une piste forestière dont la viabilité n’est pas assurée, dixit un panneau, nous amène avec un peu d’appréhension vers notre parking.
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Refuge de Terres Rouges                                                                                        Vers la Chenalette
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Du parking du Lavoir (Valfréjus) au refuge du Mont Thabor
Distance : 6,1 km
Dénivelé : + 834 m ; - 10 m

Sous un soleil ardent, une rude montée nous attend. Nous marchons en direction du col de la Vallée étroite, pour rejoindre le refuge du Thabor. Peu de temps avant l’arrivée au col, nous bifurquons sur le sentier « tour du Mont Thabor ». On distingue le refuge qui paraît sinistre. Mais, en nous approchant, sa silhouette se fait plus sympathique et accueillante. Nous continuons au-delà du refuge pour faire une pause au bord du lac Sainte Marguerite. Les grondements orageux nous incitent à nous rechausser et à rejoindre notre gîte. Nous sommes accueillis par des gardiens fort sympathiques qui nous installent dans un vaste dortoir. Le confort est sommaire, les douches sont en cours de réalisation. Nous prenons un rafraîchissement en terrasse, mais, à peine installés, la météo capricieuse nous oblige à un repli vers la salle à manger. En attendant le repas, nous nous consacrons à des occupations pseudo intellectuels : belote, lecture et prise de notes. Le repas est copieux mais la promiscuité du dortoir nous fait regretter notre chambrette des Mélézets.
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Mercredi

Du refuge du Mont Thabor au lac de Bissorte et au refuge des Marches
Distance : 16 km
Dénivelé : + 597 m ; - 883 m

Nous franchissons le névé qui sépare le refuge du lac de la Madeleine en direction du col des Bataillères pour dormir, ce soir, au refuge des Marches. Nous longeons un nouveau lac Long, sous le pic du cheval blanc. Le passage du col est d’une facilité déconcertante. Nous basculons vers le lac des Bataillères situé en dessous du col. Ce matin, nous prenons notre temps d’apprécier la montagne, sa solitude, sa déconnexion, sa beauté naturelle. Ruisseaux, cascades se gonflent des vestiges du manteau blanc hivernal. L’un d’eux au débit impressionnant, pose un sérieux problème à Martine pour le franchir. Après avoir divagué pour trouver un gué plus favorable, elle doit se rendre à l’évidence que l’endroit le plus aisé se situe au droit du GR. Néanmoins nous en ressortons les pieds trempés. Le chemin passe à proximité du refuge. Nous poursuivons notre route en direction de la rive gauche du lac de Bissorte. Au loin, nous distinguons le barrage hydroélectrique qui dessert 300 000 foyers. Le chemin suit, en léger surplomb, la berge du lac. Nous traversons les 500 mètres linéaires du barrage avant de faire la pause déjeuner, rive gauche, à l’ombre de quelques conifères. De ce côté, le sentier ressemble au chemin des douaniers costarmoricain. Ça monte, puis ça descend, et ça recommence, au milieu des pierriers et des rhododendrons en fleurs. C’est sportif, nous informe un randonneur de rencontre. En effet, c’est le mot juste.
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Pic du cheval blanc                                                                   Col des Bataillères

Nous sommes chaleureusement accueillis au refuge des trois marches par un couple, leur petite fille et deux gamines en villégiature. Nous nous installons dans une petite alcôve aux lits superposés avec vue sur la vallée. Douche chaude, cabane chauffée pour les chaussures et les serviettes. Il faut évacuer le trop d’énergie produit par la micro turbine. Nous retrouvons un couple de hollandais qui s’était installé à la terrasse du café de Valmeinier. La montagne est petite pour les randonneurs.
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Jeudi

Du refuge des Marches au parking du Lavoir par le col des Sarrasins
Distance : 10km
Dénivelé : + 626 m ; - 927 m

Nous entamons notre dernier jour de marche dans le massif du Thabor. Nous allons rejoindre le parking du Lavoir par le col des Sarrasins. La montée est agréable, alternant replats, pierriers et névés. La vue panoramique est de toute beauté. Il ne manque que la faune sauvage pour animer le paysage. Nous passons près de petits laquets à l’eau turquoise avant d’aborder les derniers lacets menant à la croix de bois, caractérisant le col des Sarrasins à 2844 mètres. Au cours de la descente, une marmotte daigne montrer le bout de son nez, regarder ses curieux bipèdes et se réfugier dans son terrier tout proche. Deux rapaces survoleront le Mounioz durant notre pique-nique. Notre sentier rejoint le GR5 au lieu-dit la Losa et retrouve la piste menant au parking. Nous sommes moins stressés de reprendre la voiture pour retourner à Valfréjus qu’à l’aller.
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Deux heures plus tard, nous nous retrouvons dans la cité lyonnaise, passant d’une tranquillité reposante à une extrême agitation et d’une atmosphère rafraîchissante à une canicule suffocante. Les bords du Rhône, les nombreux itinéraires piétons nous permettent de ne pas rompre brutalement avec notre séjour montagnard.
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Compléments photographiques dans la galerie photos : Névache 2019