Pour profiter d’un séjour à la neige avec nos petits enfants, nous n’avons pas d’autre alternative que de partir durant les vacances scolaires. Nous optons pour la première semaine des vacances de Noël en espérant un nombre moindre de vacanciers. Plusieurs critères sont indispensables à nos yeux pour pouvoir accompagner les enfants et petits enfants : des itinéraires raquettes, moins de 8 heures de route, un complexe aquatique, une station de ski familiale et un gîte sympa. Ces cinq critères semblaient réunis à Loudenvielle dans les Hautes-Pyrénées.
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Nous sommes installés au centre bourg, à proximité de Balnéa et du Skyvall, dans un gîte confortable pour nous six. La télécabine du Skyvall permet de rejoindre la station de Peyragudes située à 1600 mètres en 9mn, et Balnéo nous offre un bain de détente et de remise en forme dans une eau sulfureuse entre 32° et 40°c.

Guillaume, Claire et les jumeaux nous attendent pour prendre un goûter bien mérité. Malheureusement un accident domestique entachera cette première soirée. Un café brûlant viendra arroser le jogging d’un des jumeaux entraînant une brûlure et un décollement d’une plaque de peau. Heureusement cela n’impactera pas le reste du séjour excepté pour Jolan qui ne pourra profiter de la piscine.

Dès le dimanche matin, nous prenons la télécabine pour accompagner les enfants à leur cours de ski. La station est en pleine effervescence, les loueurs de ski et les guichets pour acheter les forfaits sont pris d’assaut. Nous patientons au milieu de ce capharnaüm de combinaisons, de casques, de skis et de snowboards prêts à s’élancer sur les quelques pistes ouvertes. En effet le manque de neige est criant.
Nous traversons la station en direction des chemins d’exploitation qui montent vers la Pène de Magnéras pour une petite balade de six kilomètres. Nous aurons l’occasion de chausser les raquettes le temps de gravir une pente peu enneigée. Hormis les pistes damées, la montagne présente un aspect automnal. L’herbe, encore grillée d’un été trop sec, domine sur le blanc immaculé des cimes et des couloirs pour les skieurs. Nous redescendons admirer les premières descentes de nos « sifflotes les marmottes » qui doivent retrouver leurs premières sensations de glisse apprises trois hivers passés.
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Le pêne de Madéras                                                                                        Vue sur la vallée du Louron et le lac de Génos

Le soleil bien présent nous permet de pique-niquer sur un coin de pelouse. Sitôt la collation terminée, les jumeaux reprennent la direction du tunnel pour répéter les exercices de la matinée sous la surveillance et les conseils de leur papa. Je m’étonne déjà de leur aisance sur les planches en si peu de temps.
Peyragudes

Lundi

Nous abandonnons nos skieurs pour rejoindre en voiture le col de Peyresourde afin de monter vers le sommet de l’Aigle. Nous fixons nos raquettes sur nos sacs dans l’espoir de rencontrer l’or blanc. Car, le début du parcours emprunte un chemin forestier totalement dépourvu de neige. Nous décidons de continuer notre randonnée en prenant le sentier estival qui parcourt les crêtes. Au bout de trois kilomètres, nous croisons un névé, dans la pente, qui barre le chemin. En voulant l’éviter et en grimpant dans l’herbe, je glisse et  je dévale sur cinq à six mètres avant de buter sur un bloc de glace. Je reprends mes esprits, mais cette mésaventure nous incite à faire demi-tour et à marcher sur des chemins beaucoup plus sécurisés qui permettent d’admirer les paysages alentour.
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Côté Peyragudes                                                                                             Vers le col de Peyresourde

En début d’après-midi, nous rejoignons la station de Peyragudes pour voir descendre, sur la piste verte, nos deux loustics en chasse-neige encadrés de leurs parents. Cette activité semble leur plaire énormément. L’appréhension ne se lit pas sur leurs visages, bien au contraire.
Malgré les soubresauts et les ratés du moteur de notre véhicule, nous redescendons au gîte pour savourer un bon goûter, avec le plaisir d’un bon feu de cheminée.
Aigle

Mardi

Sac au dos ou ski à la main, nous rejoignons la gare du Skyvall pour remonter vers la station. Tandis que les enfants approfondissent leur technique avec Guillaume, le moniteur de l’ESF, nous partons avec mon fils et Claire en direction de la ferme de l’Auroise. Le sentier grimpe dans un bois de résineux avant de déboucher sur un vaste replat où durant l’été viennent paître vaches et brebis. Nous longeons la crête de Sérias qui domine le domaine skiable de Peyragudes. Le soleil est au rendez-vous et les températures sont très printanières. En faisant demi-tour, nous nous arrêtons devant l’ancien refuge converti en fromagerie où le lait est transformé en délicieux fromages de montagne. Un bâtiment a également été construit pour le logement des fermiers durant la période d’estive.
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Station de Peyragudes                                                                                    Ferme de l'Auroise et les estives

Tandis que nous arrivons au pied de la piste Blanche neige, nous apercevons la ribambelle des jeunes skieurs, emmenée par le moniteur, zigzaguant sur la piste verte. Nous récupérons nos deux apprentis dont l’appétit ne fait pas défaut. Installés sur un banc, face au soleil, nous dégustons une succulente salade de pâtes au pesto. Infatigables, le dessert à peine avalé, ils rechaussent les skis et repartent dévaler la Blanche-Neige. Après les planches, la luge, et nous assistons à quelques descentes avant de les laisser savourer leur plaisir de la glisse.

Le marché hebdomadaire bat son plein sur la place de Loudenvielle. Les différents étals proposent les produits locaux : bière artisanale, fromages, charcuterie, pain bio. Au gîte, les parties de belote et de UNO s’enchaînent. Nous goûtons à la bière de Noël fabriquée dans la vallée du Louron.
Auroise

Mercredi

Equipés de pied en cap, les enfants et leurs parents quittent le gîte pour une journée sur les pistes. Les grands-parents aspirent à d’autres activités, notamment se détendre à Balnéa. Nous partons le cœur léger vers le complexe thermo-ludique. Nous profitons du hammam, des bains japonais, des bassins extérieurs avec une vue sur les montagnes environnantes. Il ne manque que la neige pour se croire vraiment au mois de décembre. La douceur nous permet de déjeuner sur la table de pique-nique, installée sur la terrasse du gîte.

Le site « Bike and trail » référence notamment des randonnées pédestres dans la vallée du Louron. Celle qui nous intéresse nous permet de quitter le gîte à pied et de retrouver le balisage jaune n°2 à 50 mètres. Il s’agit du Tour du Moulor. Nous quittons rapidement la zone urbanisée en grimpant vers un bois de noisetiers en direction du lieu-dit Moulor. Le chemin d’exploitation monte tranquillement. La chapelle de l’ancien château et sa tour sont les seuls vestiges d’un château du XIIIème siècle appartenant aux seigneurs de Montlaur, vassaux des barons d’Espagne-Montespan.
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Tour et chapelle du Moulor                                                                                Lac de Génos

Nous sommes au point culminant de cette balade. Nous dominons le lac de Génos vers lequel nous descendons. Nous franchissons une passerelle métallique qui surplombe le déversoir du lac. Un sentier touristique permet d’en faire le tour. De nombreux promeneurs sont venus profiter des ultimes clartés de la journée. Les derniers parapentistes viennent se poser sur l’aire dédiée entre l’eau et la route. Nous rejoignons le centre de Loudenvielle en longeant Balnéa où les vapeurs des bains bouillonnant s’envolent en volutes de fumée.
Moulor

Jeudi

En quittant le gîte, nous traversons Loudenvielle par la Che de la Bayle vers le sud. Nous longeons le torrent la Neste du Louron. Les granges d’Ourcibats s’égrènent le long du chemin. Certaines sont restées dans leur configuration ancestrale, d’autres ont été transformées en gîte. Nous marchons sur un chemin empierré longé par un petit ru. Le dénivelé se fait progressif et sans fatigue. Un petit promontoire situé au pont des chèvres permet d’avoir un panorama sur la vallée du Louron. Le sentier d’estive longe le ruisseau d’Aube. Il monte par à-coups, entrecoupé de petits plateaux. La face opposée de la vallée est ensoleillée tandis que nous entrons dans une sapinière où la fraîcheur se fait sentir. Nous débouchons sur un fond de cirque. La cabane est située sur une terrasse en surplomb du ruisseau. Le soleil peine à dépasser les sommets des Pichadères enneigés. Il est temps de penser à se restaurer. Nous nous installons au soleil, un peu au dessus de la cabane pour profiter d’un panorama grandiose.

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Le retour s’effectue rive droite du ruisseau, en suivant les marques rouge et blanche du GR10 en direction du village de Germ. Nous allons profiter d’une portion ensoleillée du parcours. Nous sommes à mi-pente. Parfois, l’impression de vide se fait ressentir, en regardant le torrent en contrebas. Une jeune fille dont le petit chien s’est égaré nous interroge, mais nous ne pouvons lui procurer satisfaction car hormis un rapace, nous n’avons croisé aucun animal à quatre pattes. Même les bipèdes se font rares.
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Granges de Bédérèdes                                                                                     Fontaine de Germ

Après être passés entre deux blocs de roche, nous arrivons en vue des granges de Bédérèdes. Le village de Germ se trouve au dessous. A la fontaine du village, décoré pour l’occasion de Noël, d’un bandeau lumineux « Joyeuses fêtes », nous nous posons dans cet endroit calme et authentique. Une descente dans les bois nous attend pour rejoindre Loudenvielle. Nous arrivons pour l’heure du goûter et des parties de UNO. Ce soir, nous dînons au restaurant « L’Ardoise ». Je commande une côte de porc noir de Bigorre. C’est une découverte gustative. Tout le monde semble ravi de ses plats. L’ambiance est radieuse.
Ourcibat

Vendredi

Les jeunes vont chausser les skis pour leur dernière journée pyrénéenne. Mon fils et sa compagne vont profiter du domaine encore ouvert tandis que les jumeaux vont tâcher de décrocher leurs oursons. Au vu des progrès accomplis durant la semaine, il n’y a aucun doute sur les acquis fondamentaux pour décrocher le pot de miel.

Quant à nous, nous lézardons dans et autour du gîte. Mais la recherche du porte-monnaie fait monter la pression ambiante. La voiture, les chambres, les sacs sont fouillés sans pouvoir mettre la main sur cette petite aumonière de cuir rouge. Après une bonne demi-heure de recherche, un aller et retour à Balnéa, il apparaît au fond de mon sac à dos dont la fouille n’avait pas été scrupuleusement effectuée. Toutes les tensions disparaissent instantanément.
Tandis que Guillaume et Jolan restent à la station pour dévaler quelques pistes bleues, Claire et Célian reviennent en début d’après-midi dans l’intention de découvrir Balnéa. Célian est fier d’arborer son nouveau badge. Nous les accompagnons avec le plaisir de partager un moment de détente assez unique. Célian s’éclate dans les bassins à bulles, les jets, les banquettes massantes. La joie rayonne sur son visage. Après deux heures de trempette, nous rejoignons nos deux compères qui sont redescendus de leurs montagnes.

Ce soir, nous fêtons Noël. Le bon feu de cheminée illumine les cadeaux déposés au pied du poêle. Chacun déballe avec fébrilité ses paquets. Nous avons droit à une énigme codée pour ouvrir le cadenas qui permettra d’accéder à une invitation à un escape-game. Nous sommes ravis dans la perspective d’un moment de convivialité autour d’un jeu collaboratif.

Samedi

Tandis que les enfants et les petits enfants ont repris la route vers la Bretagne, nous remettons les clefs du gîte à la propriétaire en la remerciant vivement des petites attentions qu’elle nous a procurées pour passer un bon séjour. Nous prolongeons nos vacances d’une journée supplémentaire en ayant réservé une chambre d’hôtes à Sarrancolin. Entre temps nous allons profiter de cette magnifique journée en parcourant l’itinéraire n°5 intitulé « le chemin des estives ». Nous stationnons au centre du village de Fréchet. Nous nous égarons quelque peu sur les sentiers alentours avant que le GPS nous guide vers la chapelle Saint Calixte. Nous arrivons au pied de cette église du XIIème et de son cimetière accolé. Nous ne pourrons admirer ses peintures romanes car l’édifice est fermé au public. Nous traversons le hameau de Saint Calixte et nous prenons le parcours dans le sens des aiguilles d’une montre. Nous arrivons au village de Cazaux dessus puis nous empruntons la route forestière de Balencous avant de bifurquer dans le bois de Loannérous. A la sortie de la sapinière, le regard embrase un vaste panorama. Un banc est disposé pour permettre d’admirer les cimes enneigées du Pic du midi de Bigorre et son observatoire jusqu’à la frontière espagnole. Tant de beauté ne nous coupe pas l’appétit pour autant. Nous continuons à découvert sur la crête de Portet. A la côte 1729m, nous descendons en direction de Mont par un large chemin. Peu accidenté, il nous permet d’admirer le vallonnement des estives, la vallée du Louron et ses villages. Puis, en entrant dans le vallon du ruisseau de Coume longue, nous perdons toute perspective. Un troupeau de moutons profite de cette météo exceptionnelle pour sortir de la bergerie et brouter les jeunes pousses d’herbe.

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A Mont, l’église Saint Barthélémy est un édifice religieux incontournable. Daté du XIIème, elle présente des fresques du XIVéme tant sur les parois intérieures que sur les murs extérieurs. Deux artistes au moins se sont succédés pour décorer l’église : les peintres Riguidis et Bona. Nous rejoignons l’église Saint Calixte sous les rayons rasants de l’astre solaire.

Avant d’arriver à Sarrancolin, nous faisons halte à Arreau, ville au confluent de la Neste d’Aure et la Neste du Louron. Bourgade commerciale des quatre vallées, elle présente des bâtiments remarquables et notamment sa halle-mairie où se déroule le marché hebdomadaire.
Mont

Dimanche

Nous quittons les Pyrénées, un peu frustrés d’avoir laissé les raquettes dans le coffre de la voiture, mais heureux de l’ambiance familiale et des activités que chacun a pu découvrir et pratiquer dans de bonnes conditions.