Samedi 14 février 2009

Les Lorientais nous rejoignent pour un départ groupé vers Tauves (63)  pour une semaine de sports d'hiver.
Arrivés à bon port, après un trajet des plus tranquilles, en évitant les portions d'autoroute pécunieuses, nous profitons de cette fin d'après-midi pour louer notre matériel et faire les dernières emplettes. Puis nous nous dirigeons vers le gîte. La route qui dessert le hameau de La Chaleille est couverte d'amas neigeux. Au bout de 50 mètres, les chaînes sont devenues indispensables pour progresser.
Au bout de quelques minutes, les Vannetais sont parés tandis que les Lorientais, accablés, trépignent, s'acharnent, se découragent, se démotivent devant la complexité de la tâche. Malgré la température hivernale et le vent glacial qui balaye le plateau, nous parvenons, non sans fierté, à les sortir de ce bourbier. Nous atteignons le gîte tandis que le soleil couchant, de ses rayons rougeâtres, illumine la couverture blanche des prairies.

L'installation commence, les chambres sont réparties entre les couples et les célibataires, un petit gourbi fait même le bonheur d'une des filles.
Le poêle à bois ronfle et dégage, dans la pièce unique, une chaleur réconfortante. Tandis que le repas mijote, tout le monde élabore, autour de l'apéro de bienvenue, le programme du lendemain.


Gîte

Dimanche 15 février 2009


En cette matinée, où la température extérieure avoisine les -4°c, les cinq fondeurs prennent la route de la Stèle tandis que nous chaussons nos raquettes pour partir du gîte vers la Stèle par un itinéraire de petite randonnée.
Malgré les imprécations de notre hôtesse de ne pas tenter l'aventure,  nous suivons pas à pas notre position, avec l'aide du GPS, sur la carte. Nous ouvrons notre trace, dans une neige poudreuse, sous un soleil radieux. Le col de la Sœur franchi, nous traversons une immense plaine enneigée avant de rejoindre le domaine skiable de la Stèle.
Nous retrouvons, à la salle hors-sac, nos compagnons de glisse. Nous ne traînons pas, car il nous faut refaire les dix kilomètres en sens inverse et arriver avant la nuit.
Une bonne flambée accueille les skieurs, surpris de nous voir déjà avachis dans les canapés. Pourtant les derniers kilomètres ont été éprouvants pour les muscles. Nous avons, pour une première, été un peu audacieux. Mais la bonne humeur, la bonne chère et le bon vin nous font vite oublier notre fatigue.


Carte IGN


















Lundi 16 février 2009

La brume est tenace. Cependant, nous décidons de partir pour Chastreix. Plus nous montons en altitude, plus le vent se fait sentir. Une fois à pied d'œuvre, nous sortons écharpe et cagoule pour lutter contre le froid pénétrant.
Tandis que les rois de la glisse s'en vont tâter de la bleu et de la rouge, nous suivons la piste des plaines qui boucle sur une vaste étendue neigeuse où poussent quelques maigres bosquets. Au bout de deux heures, nous rejoignons la salle hors-sac bondée et nous trouvons un bout de banc peu confortable où poser une demi-fesse.
La variété des circuits n'est pas le fort de cette station, nous sommes contraints de refaire la même boucle en sens inverse.
Chaque repas du soir est élaboré par un cuisinier différent. Après une délicieuse potée aux choux, une goûteuse pintade aux agrumes,  je m'attelle à ma tâche pour préparer une soupe de chou-fleur au curry et aux épices et un riz au lait exotique. Carpe diem.


Campagne



















Mardi 17 février 2009


Tandis que nos skieurs projettent une longue randonnée vers le Capucin, nous décidons de relier Charlannes à partir de la Stèle.
Nous empruntons les pistes damées et balisées. Trop, sans doute, car nous loupons la jonction vers Charlannes et entamons la boucle de La Charbonnière. Le brouillard épais, le silence ouaté, les bâtisses abandonnées du hameau rendent l'atmosphère théâtrale.
Nous pique-niquons à La Stèle, dans une salle hors-sac désertée.
Puis nous repartons sur une deuxième boucle qui grimpe vers le puy Chambourguet,
La visibilité ne dépasse pas 30 mètres, le blanc pays paraît avoir été déserté. Seules les empreintes des lièvres ou des renards, dans la neige profonde, indiquent la présence d'êtres vivants.
Dans la descente, je m'affale de tout mon long devant toute une famille. Ma raquette vient de me lâcher une nouvelle fois, et je dois jouer du couteau suisse pour remette la pièce en place. Mais, s'étaler de cette manière, devant les rares personnes rencontrées lors de la rando, quelle infamie !


Chemin



















Mercredi 18 février 2009

Les rackettistes recrutent. Seuls deux fondeurs n'ont pas répondu à l'appel de la marche. Puisque, notre périple vers Charlannes a avorté la veille, nous remettons le couvert avec nos trois compagnons et fixons rendez-vous pour le pique-nique à la salle hors-sac de la station de La Bourboule.
Quelques flocons virevoltent dans le ciel d'Auvergne. Pour notre plus grand plaisir, nous essuyons quelques averses de neige. Si vous craigniez la solitude, ne venez surtout pas à la Stèle, préférez de loin Morzine, La Plagne ou Isola 2000. Nous nous en accommodons très bien donc passez votre chemin.
Quelle aubaine, une salle hors sac surchauffée et vide d'occupants. De toute façon, il n'y a que sept sièges.
On s'installe, les effluves de soupe, de saucisson de montagne, de Saint Nectaire emplissent le local.
François nous gratifie d'une démonstration de skating au départ de Charlannes. Un gars qui n'en veut, il profite du moindre instant pour peaufiner sa technique.
Cette balade clôturera notre entraînement raquettes. La neige est si abondante, si propice à la glisse que nous décidons de finir les deux derniers jours sur les planches à écailles.


Coucher



















Jeudi 19 février 2009

Sous un soleil plein et un ciel azur, nous chaussons nos skis et partons pour une petit verte, histoire de retrouver quelques sensations éprouvées deux années auparavant.
L'équilibre est encore instable, mais nous prenons vite de l'assurance et à la troisième tentative, la descente en courbe est franchie sans chute.
L'après-midi, les gars partent d'un côté, les filles de l'autre. Je rejoins le prof pour essayer une petite rouge, mais nous v'là t-y pas sur une noire. Je sens le coup fourré. La montée vers les plaines est aisée malgré un vent à décorner les bœufs. La poudreuse s'envole, remplit les rails. Les arbres ressemblent à des sculptures de cristal. Les coulures de givre, comme des pendeloques, réfléchissent les rayons solaires. Puis nous abordons la descente, je me cale dans les rails, grisé par la vitesse, je commence à entrevoir une fin spectaculaire. Les rails subitement disparaissent et la gamelle, tant attendue, est prodigieuse.
Rien de cassé, je me remets dans la pente, en chasse neige et en dehors des rails pour passer sans encombre les virages en épingle à cheveux et finir en toute quiétude cette épopée.
Une telle journée a aiguisé les appétits, et ce soir, place à une recette d'agneau à l'indienne.
Pour ne pas faire de jaloux, je rendrais hommage à la brandade de morue et au poulet aux épices et au lait de coco, des soirées précédentes ainsi que les merveilleux desserts: crumble et far aux pommes.


Chalet
 
Vendredi 20 février 2009

La journée s'annonce aussi radieuse que la veille.
Les pistes bleues et rouges s'enchaînent. Quelques chutes pour ne pas se sentir trop sûr de soi. Les filles ont voulu essayer une nouveauté 2009, une piste monorail qui  serpente dans la forêt et la campagne environnante.
Au débriefing du midi, elles avouent avoir été surprises par l'absence d'entretien de la piste. Après de nombreuses culbutes dans les traces innombrables qui se chevauchent, deux d'entre elles, dépitées, ont fait demi-tour tandis que les deux autres ont perdu le balisage et ont pris hors sentier pour revenir à la station.
Forcément, un genre de défi est lancé. Après avoir parcouru la piste noire de la Nodif, je m'engage à mon tour dans le sentier "sauvage". Les traces sont entremêlées et l'équilibre est précaire. Dans une zone de turbulences, la situation devient carrément incontrôlable. L'atterrissage en catastrophe est inévitable. L'arrêt est brutal, le nez dans la poudreuse.
Un peu plus loin, un virage à 90° surprend le pilote, pour éviter un tout droit dans le ruisseau en contrebas, il s'affale de tout son long. Un coup d'œil panoramique pour vérifier qu'il est seul au monde et qu'il peut tranquillement se remettre d'aplomb.
Néanmoins, je reviens à la station, non content d'avoir pu parcourir le sentier dans sa totalité.
Nous revenons comblés d'une semaine aussi vivifiante pour la tête et les jambes.