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Six mois se sont écoulés depuis notre dernier séjour à Alta Terra à Lavigerie dans le Cantal. Entre-temps un deuxième confinement a eu lieu et le couvre feu national est en place. Malgré cela nous avions réservé notre chambre dans l’intention de découvrir les vallées de l’Impradine et de la Santoire sous la neige et de les parcourir en raquettes.

Nous arrivons au col de Serre en début d’après-midi. La journée a été chaude, entre 18 et 19°c. Il semble que la fonte du manteau neigeux ait déjà  bien commencé. Seuls les sommets et les faces nord des vallées sont recouverts d’un manteau blanc. Nous nous chaussons et nous partons en direction du puy Niermont sur le plateau du Limon. Nous redécouvrons le paysage de montagne qui nous avait enchantés au mois de septembre dernier. Après deux heures de marche, nous reprenons la route pour prendre possession de notre hébergement.

Virginie nous accueille et nous installe. Nous nous rendons à l’évidence, les raquettes resteront remisées au fond du coffre.

Mardi

Commune : Lavigerie
Distance : 18km
Dénivelé : ±640m
Temps : 6h00

Pour cette première journée d’acclimatation et de mise en jambes, nous optons pour le tour du plateau du Limon, effectué l’été dernier. Nous allons parcourir cette vaste étendue herbeuse sous un ciel hivernal. Nous retrouvons sans peine le chemin d’exploitation qui monte tranquillement jusqu’aux premières estives. Dans le sous-bois qui longe le chemin, de nombreux perce-neiges blanchissent le petit coin de verdure exposé aux rayons matinaux du soleil. En arrivant sur le plateau, le silence est roi. Pas le moindre chant d’oiseaux, pas de tintement de sonnailles ni de mugissement. L’herbe brûlée et couchée par les dernières neiges forme un tapis ocre. Nous suivons la trace qui nous amène au sentier des Quirous et ses fameuses pierres dressées. Nous le délaissons pour rejoindre le puy Niermont où nous espèrons nous abriter du vent de sud pour nous sustenter.
Nous reprenons notre marche en direction du col de Serre et nous retrouvons notre trace de la veille avec pour panorama le puy Mary enneigé. 
Nous plongeons dans la vallée de l’Impradine avant de rejoindre le hameau de la Gandilhon et celui du Pradel.
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Plateau du Limon                                                                                                  Perce-neiges

Nous arrivons à notre gîte-auberge fourbus. Ce soir Virginie nous a concocté un repas à base de saucisse de bœuf aubrac. Nous découvrons un goût et une texture absolument délicieux. Puis pour terminer en beauté un dessert à base de crème glacée locale et de caramel maison qui nous ravit les papilles.
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Carte IGN scanexpress  avec tracé Sitytrail sur androïd

Mercredi

Commune : Lavigerie
Distance : 13km
Dénivelé : ±780m
Temps : 5h00

Stéphane nous a élaboré une randonnée qu’il me fait parvenir par mail sous format GPX. Au bout de dix minutes, je désespère de n’avoir rien reçu lorsque Martine, d’une sublime intuition, me suggère de regarder dans le courrier indésirable. Bingo, le mail s’y affiche. Je charge le fichier dans mon logiciel de cartographie et nous voilà partis pour la Gravière. Nous évitons la partie bitume en prenant la voiture. Un ancien chemin d’exploitation fort peu carrossable nous dirige vers le plateau de Vassivière. Des rus se faufilent entre les pierres rendant la montée un peu scabreuse, puis nous atteignons les premiers névés et les ruines d’Imbassibière. La neige a recouvert les traces des cheminements et je navigue à l’estime, d’après le GPS, en zigzaguant énormément jusqu’à une clôture qui nous conduit aux roches de Vassivière. Nous retrouvons le GR400 qui passe au Rocher du Bec de l’Aigle.
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Les ruines d'Imbassivière                                                                                       Vue du sommet de Seycheuse

Nous avons une vue plongeante sur la station de ski de Super Lioran où toutes les remontées mécaniques sont à l’arrêt en raison du COVID. Nous entamons la descente vers le puy Seycheuse. Nous le gravissons et nous faisons halte à la croix qui domine les deux vallées : de la Santoire et de l’Alagnon. Pour rejoindre notre point de départ, Stéphane nous fait descendre à travers les prairies. Au cours de la descente, j’aperçois un chamois, deux cent mètres plus loin. Je fais signe à Martine de s’approcher sans bruit.  Il nous observe en émettant des cris stridents et en effectuant des bonds d’intimidation. Au moment où nous avançons, il s’enfuit par sauts successifs. Vingt minutes plus tard, nous le retrouvons, en train de brouter puis de nous suivre à distance respectable. Nous vivons un magnifique moment de la vie sauvage.
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Carte IGN scanexpress  avec tracé Sitytrail sur androïd

Jeudi

Commune : Lavigerie
Distance : 10km
Dénivelé : ±440m
Temps : 4h00

En ouvrant les volets,  la montagne resplendit sous les rayons rasants du soleil hivernal. La journée s’annonce sous les meilleurs auspices. Grâce à la disponibilité de Stéphane pour nous faire le tracé virtuel, nous allons essentiellement marcher dans le secteur neigeux du Puy Mary. Nous débutons au col de Serre en empruntant la piste raquettes qui n’en a plus que le nom car l’herbe est omniprésente jusqu’au premier buron d’Eylac. Notre parcours nous entraîne sous la combe du Pas de Peyrol jusqu’à un promontoire, aux abords du Bois Mary. Nous distinguons de nombreux promeneurs qui s’aventurent sur la route encore enneigée et au devers important, et ce malgré des risques certains de chute. Après une pause contemplative, nous rebroussons chemin, puis nous bifurquons vers le fond du cirque de l’Impradine pour passer sous la brèche de Rolland au moment où le soleil vient s’y glisser. La neige, ni glacée, ni trop molle permet de marcher aisément sans raquettes. Nous montons vers un deuxième promontoire dont le sommet enherbé nous invite pour notre pause déjeuner. Nous admirons le ballet des nuages et de la lumière sur la face ouest du Puy Mary. Nous sommes seuls dans cette ambiance ouatée. Les promeneurs restent cantonnés aux abords des burons.
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Le retour s’effectue en longeant le ruisseau sur un devers assez accentué. L’état du manteau neigeux permet une bonne accroche sinon nous aurions fait demi-tour comme nous l’avait préconisé Stéphane. Car une glissade suivie d’un bain nordique n’était pas dans notre programme. Nous entrons progressivement dans une pinède. Le ruisseau s’écoule dans des gorges étroites et profondes.  Nous arrivons à un gué. De l’autre côté, un chemin d’exploitation remonte vers le col de Serre.   

Nous laissons la voiture à Alta Terra. A pied, nous coupons à travers champs pour rejoindre La Gravière. Nous empruntons un magnifique chemin creux pour nous rendre au gîte-auberge du Boudio afin d’y déposer une épreuve photographique pour le concours photo ayant pour thème les vallées environnantes de la Santoire et de l’Impradine.

Ce soir, au repas, nous redécouvrons la noix de veau issu d’une race locale peu répandue : la Ferrandaise.
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Carte IGN scanexpress  avec tracé Sitytrail sur androïd

Vendredi

Commune : Chastel sur Murat
Distance : 10km
Dénivelé : ±262m
Temps : 4h00

C’est jour de marché à Murat. Nous y retournons pour ramener les fromages locaux : Saint Nectaire, Cantal, Salers et Bleu d’Auvergne. Nous y retrouvons également le producteur de miel cantalien. Grâce aux indications fournies par des hôtes d’Alta Terra, nous faisons halte au village de Chastel sur Murat. Une chapelle datant du XIIéme siècle dédié à Saint Antoine a été élevée sur un piton basaltique. Une petite grimpette nous permet d’admirer  ce petit bâtiment de style roman, typique de la région. Son clocher à peigne ne contient qu’une seule cloche datant de 1786. Martine s’empresse d’y monter par l’escalier extérieur et d’occuper la place libre. La vue est saisissante sur les monts du Cantal, la ville de Murat et de Saint Flour. De Chastel sur Murat, nous prenons un chemin creux en direction des tourbières de Lapsou et de Brujaleine. Elles sont intégrées au site Natura 2000. Situées sur un plateau, elles dégagent une ambiance particulière où la végétation colonise les plans d’eau et prend l’aspect d’énormes éponges. Des bornes pédagogiques sont disséminées le long d’un parcours de 3km.
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Clocher à peignes de la chapelle Saint Antoine                 Tourbières de Brujaleine

Au retour, nous faisons un petit tour dans le bourg de Dienne pour visiter ses ruelles, son église à peigne et pour découvrir que le médiatique boulanger a fermé boutique.

Nous rentrons nous réchauffer à Alta Terra car le vent de nordet qui a soufflé toute la journée et la couverture nuageuse ont maintenu une température moyenne de 5°c. Pour attendre le repas, un petit apéro local à base de racines de gentiane est le bienvenu.
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Carte IGN scanexpress  avec tracé Sitytrail sur androïd

Samedi

Commune : Fortuniès
Distance : 15km
Dénivelé : ±315m
Temps : 5h00

Pour cette dernière journée, nous hésitions entre le Puy Mary et le massif de la Pinatelle. Après mûre réflexion, nous prenons parti de découvrir une autre facette de la région, aux portes du Cézallier. A une quinzaine de kilomètres du gîte, nous laissons notre véhicule au village de Fortuniès.  Nous entrons sur un vaste plateau basaltique d’altitude. Au bout de deux kilomètres, un sentier d’interprétation nous permet de découvrir une faune et une flore dont nous n’avions pas connaissance. Nous contournons le lac du pêcher et nous faisons route vers le village de la Boissonnière. Le prochain point de passage domine à 1261m. Le rocher du Pic avec sa table d’orientation à 360°c permet de visualiser les monts du Cantal et du Sancy. Nous nous écartons sensiblement du sommet pour laisser un couple profiter de cet atlas de plein-air. Mais ces importuns s’installent à 20 mètres de nous alors que l’endroit est, par ailleurs, désert. Sans doute l’effet  grégaire
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Le casse-croûte avalé, nous reprenons le sentier situé en contrebas en direction du Frau de Collanges. A l’ancien refuge de ski de fond, nous décidons de couper directement vers le lac Sauvage afin d’être revenus à temps à Alta Terra pour notre sauna. Nous nous égarons dans la forêt avant de retrouver le sentier de petite randonnée balisé en vert. Au lac sauvage, je ne trouve nulle trace sur la carte IGN d’un chemin qui selon Stéphane nous permettait de revenir à Fortuniès autrement que par la route. Du bitume sur 1,5 kilomètre avant de rejoindre notre véhicule. Nous arriverons bien en avance sur l’horaire d’ouverture du gîte. Nous attendrons patiemment sur la terrasse extérieure le retour de Virginie. Mécontent d’être passé à côté du soi-disant chemin, je bascule sur openstreetmap et le tracé apparaît. Après discussion avec Stéphane, je retiendrai la leçon qui est de passer d’une carte à l’autre. Le retard de Virginie s’est accumulé, nous ne profiterons que d’un demi-sauna mais en compensation d’une savoureuse bière locale.
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Carte IGN scanexpress  avec tracé Sitytrail sur androïd

Grâce à Stéphane et Virginie qui savent se rendre disponibles, qui nous font goûter les productions locales, nous avons pu profiter pleinement de cette semaine de vacances malgré le manque de neige.