29 décembre 2007

Arrivés la veille au soir en gare de Montparnasse, nous avons déposé nos sacs et passé la nuit dans un appartement gracieusement prêté par un ami d’Alain et Catherine. Ce matin, Alain a parcouru une bonne partie de l’arrondissement pour trouver les baguettes de pain du petit-déjeuner. Mais ses efforts ont été largement récompensés par la satisfaction affichée de ses amis à dévorer une tartine bien croustillante.

Malgré le temps incertain, nous programmons une ballade du Paris ouvrier, Paris artiste à partir de la Butte aux Cailles pour rejoindre la Place Denfert-Rochereau. Nous parcourons des petits quartiers sympathiques comme la cité florale, la cité universitaire internationale, le parc Montsouris.
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L’après-midi est consacrée à la visite du musée du Quai Branly.
Au bout de deux heures de découvertes d’objets étonnamment surprenants et d’une beauté artistique sidérante, il nous faut quitter ce lieu patrimonial pour prendre le train de nuit qui nous transportera jusqu’à Venise. La nuit est tombée et les éclairages des jardins extérieurs incitent à flâner dans les allées du musée.
Puis nous prenons soudain conscience que du quai Branly au quai de la gare de Bercy, en passant récupérer nos bagages à l’appartement, le temps nous est compté. Nous accélérons le pas pour rejoindre la station de métro la plus proche. L’heure tourne, les temps d’attente aux stations sont importants, et l’angoisse commence à se lire sur nos visages. Nous sortons précipitamment de la bouche du métropolitain, trottinons jusqu’à l’appartement, avalons quatre à quatre les six étages sans ascenseur, récupérons nos sacs, replongeons dans le monde souterrain, le regard crispé sur nos montres.

Une dizaine de stations nous sépare de la gare. Mais les minutes, entre chaque arrêt, s’égrènent plus rapidement que prévues. Nous retrouvons une certaine sérénité à l’approche de Corvisart et Place d’Italie. Et une sérénité certaine, en arrivant avec vingt minutes d’avance dans le hall de la gare. Nous prenons place dans notre compartiment couchettes en compagnie d’un jeune couple de parisiens. Ils ont également bénéficié des tarifs prem’s de la SNCF et logent à Venise à la même adresse. La nuit sera agitée. La chaleur, les bruits de roulement, les secousses perturberont le sommeil des paisibles voyageurs.

30 décembre 2007

Le jour se lève sur l’Italie du Nord avec un bon décalage d’une heure sur la Bretagne. Les paysages sont givrés par le froid. Nous prenons un copieux petit déjeuner au wagon-bar.
Et puis, sur le parvis de la stazione, Venise apparait, majestueuse.
Pour rejoindre notre hébergement, le palais Castagnis tenu par l’église vaudoise, le meilleur moyen est de prendre le vaporetto et de descendre place Saint Marc.
Nous pensions la rejoindre par le grand canal, mais bizarrement notre bateau s’en éloigne pour contourner la ville et nous déposer à notre destination par le canal extérieur. Encore un peu de flottement et de précipitation dans le choix de nos bateaux-bus.

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Retour à la Foresteria,  pour prendre possession de notre chambre. Le temps de l’installation, de la pause méridienne, puis nous repartons dans le quartier du Canarregio, parcourir le quartier juif, et trouver un petit resto.A la Foresteria, nous déposons nos sacs, récupérons les clefs des chambres et ainsi allégés, repartons d’un pied gaillard à travers les rues et les ruelles vénitiennes. Notre première visite sera consacrée au célèbre théâtre de « La Fenice ». Reconstruit à l’identique après l’incendie de 1996, les dorures, les lustres, les peintures, les loges donnent une note très roccoco tardif à l’emblème de l’opéra lyrique.A dix-sept heures, il fait nuit. Les illuminations de Noël sont allumées et dans chaque église, nous découvrons une crèche différente.
Le quartier est boudé par les touristes, nous sommes souvent seuls à déambuler le long des quais, à traverser les innombrables ponts de la cité. Un vrai régal, car à chaque coin de rue, un palais, une église, un édifice est à découvrir. Nous ne nous lassons pas de cheminer dans ce gigantesque labyrinthe aquatique et piétonnier.
Je ne vous laisserais pas l’adresse de la trattoria où nous avons dîné car, en plus d’un menu assez quelconque, Catherine en est sortie toute barbouillée.

31 décembre 2007

Un soleil radieux filtre à travers les volets. Les balcons donnent directement sur les canaux, au pied du bâtiment.
Au cœur de Venise, tout en étant à l’écart des grands sites touristiques, nous profitons du calme du petit matin.
Le petit déjeuner nous attend dans l’immense salle du Palais.
De la Foresteria, nous partons à pied vers l’arsenal. La multitude de rues, de ponts, d’impasses nous oblige à consulter fréquemment le plan pour ne pas tourner en rond, voire partir dans le sens opposé.
Après l’arsenal, nous longeons les quais en direction de la pointe Sainte Elena. C’est le quartier des espaces verts, du jardin public de Giardini, et des terrains de sports. Un endroit idéal pour pique-niquer.

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La place Saint Marc du canal extérieur
 

Le vaporetto nous emmène à la station La Salute pour une visite insolite du quartier du Dorsoduro, Nous commençons par longer la riviera vénitienne, où les gens sont attablés, en plein soleil et à l’abri du vent glacial, sur les terrasses extérieures. Dans les rues perpendiculaires, les consommateurs des bars à vin dégustent leur petit canon, adossés au muret du canal. Notre périple se prolonge jusqu’au palais Ca’Rezzonico, musée des arts décoratifs vénitiens du 18éme siècle.
Après la visite, nous décidons de rentrer tranquillement vers la Foresteria, en faisant, au passage, quelques emplettes pour notre casse-croûte du lendemain midi (fromage, jambon sec, fruits).
Nous nous retrouvons dans la grande salle à manger, pour fêter tous les quatre, notre repas du nouvel an. Au menu: apéritif, foie gras, charcuterie et fromage italiens, fruits. Puis nous rejoignons la place Saint Marc pour faire «pêter» la bouteille de champagne.
Nous ne serons pas les seuls à converger vers l’endroit mythique de cette ville romantique car comme l’indique le site internet de la ville de Venise:
"Le Nouvel An 2008 à Venise deviendra le Nouvel An de l'amour", précisant que des milliers de personnes sont attendues à partir de 22h sur la place Saint-Marc et s'embrasseront à minuit "pour commencer la nouvelle année par un geste d'amour, de paix, de fraternité et de passion". Près de 60.000 personnes devraient participer à ce rassemblement baptisé "Love 2008" et organisé par la ville de Venise, la région de Vénétie, des sociétés de communication et le casino de la ville.»

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Illuminations de Noël 

Un cocktail à base de pêche blanche et de champagne est offert à tous. Seul Alain ne viendra pas se fondre dans la file d’attente pour savourer ce délicieux breuvage au doux nom de «Bellini». Puis les dernières secondes de l’année 2007 sont décomptées pour rentrer dans une nouvelle année pleine de promesses.

1er Janvier 2008

Après une bousculade effrénée pour sortir de la place et rejoindre notre lieu d’hébergement, nous profitons d’une relative grasse matinée, car le petit déjeuner a été repoussé d’une heure.
C’est sur l’île de Burano, au fond de la lagune, que nous allons passer notre première journée de 2008. Par manque d’informations, nous prenons le bateau à la station S.Zaccharia qui fait escale au Lido, et un arrêt à Punta Secca. Puis une demi-heure d’attente, sur les quais, pour prendre la correspondance qui prolonge la ligne jusqu’à Burano. Cependant nous avons fait une croisière sur la lagune et pu admirer les travaux colossaux sur la passe du Lido pour contrer les phénomènes de grande marée (acqua alta) qui envahissent la ville.
Les maisons colorées de Burano apparaissent enfin.

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Maisons colorées de Burano

Chaque maison est peinte d’une couleur différente, donnant la vision d’un gigantesque patchwork urbain.
L’île est également parcourue de canaux dans lesquels se reflète cette profusion de taches colorées.
Le linge est étendu entre les façades donnant vraiment une teinte méditerranéenne à cet endroit unique.
Le plus difficile à trouver, ce sont à la fois un bar pour nous servir un café et des toilettes. Heureusement sur l’île de Mazzorbo, reliée par un pont à Burano, dans le jardin public, nous trouverons des wc publics pour notre plus grand soulagement. Pour le café, nous attendrons d’être revenus à Venise.
Pour le retour, nous prenons la ligne directe qui nous dépose à 500 mètres de la Foresteria. Nous aurons ainsi l’occasion de longer l’hôpital, de visiter la basilique SS Giovianni e Paolo avant de prendre un peu de repos dans notre chambre aux murs peints de fresques.
Pour le dîner, nous avons une bonne adresse, dans le Dorsoduro, indiquée dans un des guides touristiques. Nous décidons d’y aller à pied pour profiter des éclairages de Venise. Nous traversons la place Santa Formosa, piquons vers le palais des Doges, traversons la place Saint Marc, prenons la rue commerçante en direction du pont de l’Academia afin de traverser le grand canal. De l’autre côté, nous retrouvons des ruelles inanimées et à l’adresse indiquée, aucune trace de l’existence du dit restaurant. De notre premier séjour, nous nous rappellions d’une bonne adresse aux environs du marché du Rialto. Alors nous partons, au petit bonheur la chance, afin de retrouver cette trattoria. Après maints et maints détours, nous arrivons à proximité des halles et juste devant nous la devanture du restaurant «Vini da Pinto» tant désiré.

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  Basilique des Giovanni e Paolo 

Comme prévu, nous ne serons pas déçus par la prestation offerte. Pour le retour, nous empruntons pour traverser le canal, le traghetto, sorte de grande gondole collective où deux rameurs transbordent les passagers, restant debout malgré les remous provoqués par les bateaux motorisés, sur l’autre rive.

2 janvier 2008

Pour notre dernière journée à Venise, trois objectifs sont à l’ordre du jour: le grand canal dans sa totalité par le vaporetto, l’île de Murano et le musée Guggenheim.
En sortant de la Foresteria, nous désirons racheter des boules de pain aux olives dans une petite boutique, située entre la place Santa Maria Formosa et la station S.Zaccharia.
Nous pensons ainsi remonter le grand canal jusqu’à la gare pour y déposer nos bagages et remplir notre premier objectif. Que nenni! Encore une fois nous voyons notre bateau embouquer le canal extérieur pour rejoindre la stazione.
Après être passés par la consigne, nous entamons la descente du canal jusqu’au pont du Rialto pour faire une petite incursion au marché et compléter notre pique-nique. Puis nous remontons à bord pour terminer notre périple sur le grand canal jusqu’à la place Saint Marc. Pour nous dégourdir les jambes, nous remontons à pied au pont du Rialto afin, pensions-nous, pouvoir récupérer une ligne de vaporetto pour l’île de Murano.

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Eglise de Murano 
 

Hélas, les dites lignes partent toutes de la gare. Comme vous l’avez deviné, nous sommes remontés dans le premier vaporetto, direction la gare. De là, nous avons pu embarquer vers notre deuxième objectif. Si vous n’avez pas bien visualisé le parcours, recommencez quelques lignes au dessus et vous verrez comment rentabiliser votre billet de transport.
Nous nous sommes donc transportés à Murano, royaume du verre soufflé.
Contrairement aux idées reçues et entendues, l’île est très agréable. L’église Santa Maria, de style veneto-byzantin est superbe.
Tandis qu’Alain et Catherine rejoignent Venise pour clôturer le troisième objectif, nous préférons rester pour parcourir le reste de l’île à la recherche d’un atelier de verre en activité.
Cependant un petit incident dans une boutique, nous pousseras à abréger notre flânerie et rejoindre notre point de rendez-vous avec les MOMO. C’est par la calle nueva, grande artère commerçante de Venise que nous arriverons, à pied et en avance, près de la gare. Pour tuer le temps et profiter une dernière fois du vaporetto, nous remontons jusqu’au Rialto, puis redescendons. A peine arrivés, Alain nous téléphone qu’ils ne pourront être là avant un bon moment. Nous décidons de dîner chacun de notre côté et de se retrouver à la consigne une demi-heure avant le départ du train.

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  Verre soufflé

Nous sommes tentés de retourner chez Vini da Pinto mais pour cela, il faut entreprendre la remontée de la calle nueva jusqu’au campo S.Sofia puis la traversée du canal à l’aide du traghetto. Le restaurant se situe en face, et à 18h30, nous mettons les pieds sous la table. Nous commandons: raviolis, pâtes au saumon, le tout arrosé d’un quart de prosecco, et nous savourons ce repas frugal.
Nous récupérons nos bagages à l’heure prévue. L’installation dans le compartiment sera un peu tendue par le manque de civilité du couple déjà installé.
Mais, nous retrouvons, dans le compartiment voisin, nos petits jeunes qui semblent emballés par leur séjour romantico-venitien.
Le retour sera aussi chahuté que l’aller. Chaleur, bruits, secousses, contrôle de police sont les désagréments de ce voyage en train couchettes. Mais cela ne nous empêche pas de revenir avec plein d’images, de bonheur et de rêve dans la tête.