Week-end prolongé entre amis sur l'île de Groix.

Arrivée à l'embarcadère de Lorient.
Après avoir tourné en rond pour trouver une place de parking, je m'étonne de ne pas trouver les Momo dans la salle d'embarquement.
Une dizaine de minutes avant le départ du bateau, Catherine s"engrouffe avec armes et bagages dans le hall tandis qu'Alain s'en va garer la voiture à l'autre bout du port.
Les minutes s'égrènent, la file d'attente au guichet diminue, le personnel de la gare maritime annonce deux minutes avant la fermeture des portes.
Enfin, Alain arrive !
Nous nous précipitons, avec les glacières et les sacs à dos, sous une pluie battante, sur le quai.
Nous embarquons, trouvons deux endroits où poser une demi-fesse chacun, tellement le bateau est bondé de passagers, car dehors la pluie redouble d'intensité.
Dans un confinement et une chaleur étouffante, que n'auraient pas découragés nos chers poulets d'élevage, nous subissons les trois quart'heures de traversée jusqu'à GROIX.
Sitôt arrivés, la météo nous incite à revêtir la panoplie du parfait randonneur sous la pluie.
Cape ou pas cape ?
Pour ma part, je suis cape !
A l'arrivée au VVF où nous sommes hébergés,  Martine, qui n'était pas cape, éponge les litres d'eau accumulés dans son sac à dos, pendant l'heure de marche qui nous a conduit du port au gîte.

Samedi 15 avril : 12h00

Pas une seconde d'hésitation.
Le pique-nique se fera à l'intérieur.
Rassasiés, réconfortés, la pluie cessant, nous remettons les chaussures de marche pour parcourir les sentiers de l'île.
De la pointe des Chats à Locmaria, le vent balaie la côte par rafales. Nous courbons l'échine, enveloppés dans nos capes, pour résister aux bourrasques.
Le sentier s'élève et surplombe la mer. Nous continuons jusqu'au trou de l'enfer avant de repartir vers le centre de l'ïle.
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A l'arrivée du prochain ferry, André et Isabelle doivent nous rejoindre. Nous comptons bien être sur le quai pour les accueillir.
Du phare, à l'entrée du port, nous apercevons des bras qui s'agitent sur le pont supérieur du Saint TUDY.
Ces gestes sémaphoriques nous sont adressés. Ils sont là, cheveux au vent, et nous les rejoignons sur le quai de débarquement.
Le retour au gîte, par le sentier des douniers, est un inlassable bavardage relatant les péripéties de la matinée.
Ce soir, repas de gala, apéro bien sûr, araignées, mayo, vin blanc accompagnées d'une salade de topinnambour.
 
Dimanche 16 avril
 
Le soleil pointe à l'horizon, la terrasse baigne dans une lumière doucereuse, propice à un petit déjeuner en plein-air.
La journée est consacrée à une boucle autour de l'ïle. Les préparatifs vont bon train. Pour profiter pleinement de la côte Nord de Groix, nous prenons la route pour rejoindre directement le bourg.
Nous  le contournons par des petites ruelles fleuries. Puis nous rejoignons la côte au niveau du port Lay.
Le sentier côtier suit le contour de l'ïle, en montant au fur et à mesure qu'il progresse vers l'Ouest et la pointe de Pen-Men.
Les aubépines et les ajoncs en fleurs nous couvrent de leurs couleurs blanches et or.
Nous disparaissons par endroits sous une frondaison de pétales.
Le village de Quelnuit se profile au bout du chemin, avec sa chapelle dressée sur un promontoire, fière face au continent.
Des ex-votos de thoniers sont suspendus à sa voûte.
Les habitants du village nous sentent d'allure nonchalante alors que nous pensions être à fond la forme.
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Il est temps de penser à trouver un coin où pique-niquer.
Malgré le soleil, les températures associées à un vent assez frais nous incitent à chercher un coin protégé.
A l'abri de quelques rochers, au bord des falaises, sur un petit gazon moelleux, les sacs sont ouverts et chacun d'y piocher son repas.
Je sors malicieusement du sac, pour fêter dignement le retour des cloches, un sachet d'oeufs de Pâques. Un ou deux oeufs seront déposés sur le sentier pour servir de leurre aux badauds de passage.
Mais aucun d'eux ne s'y laissera prendre. La méfiance prévaut sur la gourmandise.
 
C'est reparti en direction de la pointe de Pen-Men, où nichent les mouettes et les goélands dans les anfractuosités des falaises granitiques.
Le sentier longe la corniche, le bruit sourd de la houle qui s'écrase sur les rochers nous parvient avec quelques dizaines de secondes de retard.
Le port Saint Nicolas, longue échancrure qui s'enfonce dans le coeur de l'île, nous impose un long détour pour la contourner.
La fatigue commence à se faire sentir dans les mollets.
Nous traversons la campagne verte et fleurie de Groix pour rejoindre le petit bourg de Locmaria.
Tout le monde a envie de faire une halte au bar pour déguster une petite mousse bien fraîche, mais personne n'ose s'y arrêter.
C'est la langue pendante que je longe la devanture, lorgnant les places libres où l'on aurait pu reposer les jambes et se rafraîchir le gosier.
Les derniers kilomètres sont éreintants.
 
Le gîte, nous y sommes.
Un bon petit goûter : thé à la menthe, biscuits. Nous descendons, du moins les plus courageux, à la plage tremper nos pieds fatigués.
Quelle température ! L'eau nous saisit les chevilles comme un étau.
Intenable, nous peinons à résister plus d'une minute à barboter jusqu'au mollet tellement la sensation de froid est crispante.
La soirée s'égrène en discussions et palabres, avant que chacun regagne son lit douillet pour récupérer d'une journée de 23 kilomètres.
 
Lundi 17 avril
 
Petit déjeuner.
La brioche, bien meilleure que celle de la veille, au dire de certaine, fait l'unanimité.
Le soleil réchauffe, de ses rayons ardents, la terrasse.
Que peut-on attendre de mieux pour commencer la journée.
Aujourd'hui, le programme est de longer la côte est, de descendre sur la plage des sables blancs puis d'aller visiter l'auberge de jeunesse.
Les ajoncs et les aubépines en fleurs nous accompagnent tout le long du parcours.
 
Arrivés à l'auberge de jeunesse, le gérant, midi moins dix, heure du pastis, est attablé avec des amis.
Nous n'osons le déranger.
Il nous invite cependant à visiter les chambres, anciens blockaus aménagés en dortoir. Austères, tristes, un petit séjour pour combattre la claustrophobie. 
Nous ne regrettons pas notre location au VVF.
Demi-tour, pique-nique sur la plage, passage au VVF où nous abandonnons Alain, pour continuer vers la pointe des Chats et  Locmaria .
Il est temps de rendre les clés.
Ce que nous avions oublié, c'est la visite de fin de séjour afin de pouvoir récupérer notre chèque de caution.
L'heure tourne, et nous ne pouvons nous permettre de louper le bateau.
La gestionnaire du village vacances est introuvable.
En effet, plusieurs logements se libèrent en même temps, et nous la trouvons enfin sur le palier de l'un d'eux.
Isabelle, qui lorgne depuis un bon moment sur le taxi qui fait la navette entre le port et le VVF, ne fera pas le retour à pied.
Trois quart d'heure plus tard, nous embarquons à bord en gardant le souvenir d'une île de toute beauté.