Pour cette onzième édition de la semaine du Golfe, tant attendue depuis quatre ans, je suis parti en direction d’Arzon afin d’assister à la petite parade qui est le préambule des festivités. Installé, au milieu des badauds, sur la promenade de Port-Navalo, je vois évoluer les voiliers entre la côte et l’île de Méaban. La rentrée dans le golfe s’étale durant une bonne partie de l’après-midi. Certains à sec de toile, d’autres ont hissé leurs voiles carrées. Pour le bonheur du public, quelques bateaux font le show en venant raser la côte et en virant de bord au dernier moment. Une chaloupe basque emmenée par treize rameurs vient saluer les spectateurs assis sur les rochers. Les voiles avirons sont restés sagement dans le port avant de rejoindre dans le courant de la jument le gros de la flotille. Collés bord à bord, ils ont arboré guirlandes de fanions et de drapeaux, donnant une ambiance colorée et festive.
Pour admirer de plus près ces embarcations traditionnelles, nous sortons nos kayaks de leur longue léthargie hivernale. La cale de Saint Armel étant inaccessible durant quelques jours, nous mettons à l’eau à la plage de Lasné. Nous laissons l’île Bailleron à tribord et nous mettons le cap sur l’île d’Arz. Ilur est laissée sur babord, puis nous contournons la pointe sud de Liouse. Les flotilles sont absentes de cette partie du plan d’eau. Nous faisons une pause sur la plage de Brouel. Quelques sloops longent la côte de l’île aux Moines. Le vent de nordet commence à fraîchir et lève un petit clapot. Nous passons la pointe de Brouel et nous dirigeons vers Holavre.
En face du port d’Arradon, un petit dériveur au gréement de cotre aurique s’amuse à faire des allers et venues entre la côte et les Logoden jusqu’au moment où une risée plus soutenue le fait chavirer. Nous nous dirigeons vers lui pour éventuellement lui apporter un peu d’aide. Je récupère une pagaie, échappée du petit voilier. Les deux occupants arrivent à le redresser et à remonter à bord. Nous continuons notre route et nous nous posons sur le sable fin de la petite logoden au milieu de la flotille des Gazelles des sables. Nous avons néanmoins la sensation d’être passée à côté du rassemblement festif. Nous prenons le chemin du retour en longeant la côte arradonnaise, puis sinagote. Les derniers kilomètres commencent à peser dans les bras et le bas du dos. Nous sommes quasiment les seuls à naviguer dans cette partie du Golfe. Pour la douzième édition en 2025, nous devrons étudier plus attentivement le programme pour mettre à l’eau à l’endroit approprié et naviguer bord à bord avec les différentes flotilles.
Compléments photos : La petite parade