En ce joli mois de mai où les senteurs et les couleurs de la nature explosent, nous nous sommes concoctés un petit périple à vélo à travers notre chère Bretagne. A la force des mollets, nous rejoignons la gare de Vannes pour enfourner nos bicyclettes dans le TER en partance pour Savenay en Loire-Atlantique. L’espace réduit pour stocker les deux-roues dans la rame SNCF n’est pas adapté à ce nouveau type de déplacement dont l’engouement ne fait que s’accroître. Je m’interroge sur les capacités de la Région à répondre aux attentes des usagers en période estivale. A Savenay, nous passons la soirée en famille avant d’entamer le lendemain notre virée par les chemins de halage et les voies vertes jusqu’à Morlaix.
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Aux abords de Guenrouet                                                                               La baie de Morlaix

Samedi

Etape : Savenay – La Gacilly
Distance : 67 km
Dénivelé : +508m -522m

Sous les encouragements de nos petites filles et de leurs parents, nous enfourchons nos fidèles montures et nous quittons Savenay par les chemins d’exploitation. Nous alternons les voies vicinales, les tronçons de départementales et les chemins en traversant les bourgs de Campbon, Quilly et Notre-Dame-de-Grâce. Au bout de 18 kilomètres, nous franchissons le pont de Melneuf pour emprunter le chemin de halage du canal de Nantes à Brest en direction de l’ouest. Nous sommes sur la trace de la vélodyssée. A nous la tranquillité des voies sur berges, le chant des oiseaux et l’odeur des fleurs. Notre première étape va nous amener comme l’année précédente à faire étape à La Gacilly où nous aurons un rôle de baby-sitters auprès de nos petites filles. Cette portion de la rivière l’Isac jusqu’à Redon nous est étrangère. Nous découvrons une voie d’eau navigable et pourtant relativement sauvage. Ainsi de nombreux hérons s’envolent à notre approche et font un rase-mottes gracile au dessus de l’onde. Nous apercevons dans les taillis de l’autre berge une aigrette et en levant la tête, le vol majestueux du busard des marais.
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A la confluence entre le canal et la Vilaine                                                        Sur le pont de Bilaire

A la confluence avec la Vilaine, nous trouvons une aire de pique-nique aménagée au bord de l’eau. La vue est sublime. Nous passons un moment très agréable à contempler le fleuve avant de reprendre notre itinéraire jusqu’à Redon. A la base de loisirs de l’île aux pies, nous prenons le temps d’une pause café en observant les grimpeurs escaladant les falaises de l’autre rive. Inconsciemment, nous prolongeons ce moment de détente car une belle grimpette nous attend après le pont de Bilaire pour arriver à La Gacilly. Nous passons une excellente soirée avec nos deux petites filles autour d’un jeu de société.
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Carte IGN plan Tracé Sitytrail sur androïd

Dimanche

Etape : La Gacilly-Josselin
Distance : 56 km
Dénivelé : +475m -468m

Les photos et les vidéos fusent pour immortaliser notre départ. Toute la petite famille est là pour nous souhaiter bonne route. Nous retournons vers le canal en profitant, cette fois-ci d’une bonne descente. De nombreuses pénichettes descendent la rivière. Le passage aux écluses est toujours un moment de distraction et quelquefois de franche rigolade. Nous passons les haltes nautiques de Peillac, puis de Saint-Martin-sur-Oust où les pêcheurs du dimanche sont en nombre pour traquer le brochet ou taquiner le goujon. A Saint-Congard, nous profitons d’une immense prairie aménagée pour faire notre pause méridienne. Malgré le cuissard, la selle est bien dure pour nos petits postérieurs. Une halte est toujours la bienvenue pour les soulager. Nous quittons brièvement le bord du canal pour entrer dans les ruelles médiévales de Malestroit. Les terrasses de la place de l’église sont bondées de monde. Malgré le bruit émanant d’un groupe de jeunes adultes, nous prenons le temps de déguster un petit noir. Le soleil a fait son apparition. Sur les berges, la végétation est luxuriante, et au dessus de nos têtes, les branches des arbres nous protègent des rayons ardents du soleil. En ce jour de repos dominical, de nombreux promeneurs ou cyclistes viennent profiter de la tranquillité bucolique des bords de l’eau, embellis des chants d’oiseaux ou du bruit des chutes d’eau.
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Au milieu de l’après-midi, le clocher de Notre-Dame-du-Roncier se découpe au dessus de la canopée. Nous arrivons en vue de Josselin, terme de notre étape. A quelques encablures de la prochaine écluse, il apparaît, l’imposant château des Ducs de Rohan. Nous montons vers la vieille ville dont les maisons aux façades en pans de bois sont la plupart regroupées autour de la basilique. Nous avons rendez-vous rue des Vierges à la boutique Karton de Breizh. Stéphanie Matéos nous accueille au milieu de ses réalisations artisanales : meubles, miroirs, abat-jours, cadres, réalisés en carton. Un travail de finesse qui nous impressionne. Nous avons une chambre très coquette avec un petit balcon donnant sur une cour intérieure arborée. Sur les conseils de notre hôtesse, nous avons réservé à la crêperie La Sarrazine où nous avons dégusté le menu traditionnel breton de galettes de blé noir et de crêpes de froment.
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Carte IGN plan Tracé Sitytrail sur androïd

Lundi

Etape : Josselin - Pontivy
Distance : 52 km
Dénivelé : +405m -367m

Le week-end et les vacances scolaires sont terminés. Le chemin de halage a retrouvé un calme de mi-saison. Nous quittons Josselin et son charme sous les meilleurs auspices. Nous avons pleinement apprécié la gentillesse et l’hospitalité de Stéphanie. Martine repart avec des projets plein la tête et notamment d’envisager un stage d’initiation à la découpe du carton. Nous apercevons un groupe d’adultes et d’enfants qui prennent toute la largeur du chemin. En s’approchant, ils s‘écartent pour nous laisser passer, mais ô surprise, nous les entendons psalmodier des prières tout en marchant. Entre Josselin et Rohan, nous croisons de nombreux personnels des voies navigables qui entretiennent les abords des maisons éclusières. Certaines, encore habitées, ont à cœur de fleurir le pourtour des écluses. Mais nombreuses sont les maisons fermées ou en rénovation. En arrivant à Rohan, un petit supermarché implanté le long du canal permet de faire un ravitaillement express. L’étang de La-Ville-Moisan situé 500 mètres plus loin est le coin idéal pour la pause du midi. Rohan est un des ports où se louent les péniches de plaisance. Après le petit bourg de Saint Samson, nous découvrons une enfilade d’écluses séparées les unes des autres par un petit plan d’eau. Sur une distance de 6 kilomètres, nous en avons dénombré 19 ; ce qui laisse supposer d’avoir une certaine patience pour franchir tous ces obstacles. Nous grimpons ainsi tranquillement, sans nous rendre compte du dénivelé, émerveillés par tous ces ouvrages construits entre 1804 et 1842. Nous arrivons au niveau du bief de partage de la tranchée d’Hilvern qui permet de passer de l’Oust au Blavet. En longeant cette tranchée artificielle, nous pensons au creusement manuel effectué par une multitude de travailleurs ne possédant pas les moyens modernes actuels. Puis nous redescendons vers Pontivy en retrouvant un enchaînement d’écluses.
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Une échelle d'écluses                                                                                      Le château des Rohan à Pontivy

Nous entrons dans Pontivy. Le château féodal des Ducs de Rohan côtoie des bâtiments du second empire donnant à la ville une architecture très diverse. Nous grimpons dans les faubourgs pour rejoindre notre chambre d’hôtes « La campagne à la ville ». Nous arrivons après quelques atermoiements dans une impasse très boisée. Le jardin est magnifique. Nous sommes accueillis avec beaucoup d’égard et de spontanéité. Prête à nous rendre les meilleurs services, notre hôtesse nous donne la possibilité de laver notre linge, de profiter d’une pause farniente sur les transats du jardin et nous indique les bonnes adresses pour dîner. Malheureusement, nombre de restaurants sont fermés le lundi soir. Après la soirée bretonne du jour précédent, nous n’avons d’autre choix qu’un menu savoyard au Tavaillon. La saison n’est pourtant pas propice à manger une raclette ou une fondue. La distance qui sépare la chambre d’hôtes du restaurant nous donne une pseudo bonne conscience, ainsi de nous mettre en appétit à l’aller et de nous faire digérer au retour.
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Carte IGN plan Tracé Sitytrail sur androïd

Mardi

Etape : Pontivy - Plélauff
Distance : 51 km
Dénivelé : +505m -451m

Nous quittons Pontivy sur une note forte agréable. Nous avons été reçus chaleureusement et tout a été mis en œuvre pour rendre notre séjour le plus confortable possible. Nous reprenons le canal sur une portion non navigable. Nous ne verrons plus de bateaux rentrer dans le sas. En effet les écluses sont délabrées, beaucoup ne possèdent qu’une seule porte. Par contre le chemin de halage est agrémenté d’iconographies relatives à la vie des bateliers, de témoignages d’anciens ayant vécu enfant dans les maisons éclusières. Dans certaines portions de la rivière où l’envasement est conséquent, les herbes aquatiques flottent couchées à la surface de l’eau par le courant. Au niveau de la station de pompage du Fozo, nous nous dirigeons vers le village pour visiter la chapelle Notre-Dame-de-Carmès, classée monument historique. Cette chapelle du XVéme siècle présente un plafond entièrement peint en 1814. L’intérieur de cet édifice vaut largement le petit détour imposé au randonneur. Au niveau de Saint-Samson, nous franchissons les limites de notre quatrième département, celui des Côtes d’Armor. Puis le circuit de la vélodyssée quitte le bord de l’eau pour la voie verte V6 de Carhaix à Saint-Méen-le-Grand. Nous poursuivons le canal jusqu’aux enceintes grillagées de l’usine hydroélectrique de Guerlédan. Le barrage construit en 1930 a fermé la voie navigable et le lac artificiel a noyé 17 écluses. Nous apercevons de loin l’immense structure bétonnée qui régule les crues du Blavet.
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Pour remonter vers Mur-de-Bretagne, une côte à 7% non attend. Au bout d’une centaine de mètres, Martine met pied à terre, puis vient mon tour au premier virage. Un kilomètre plus loin, nous retrouvons un dénivelé plus favorable à la gestion de nos vélos chargés. La voie verte passe à proximité de la ville, puis longe le lac en le surplombant. Néanmoins nous ne le verrons qu’à l’occasion d’une belle percée dans la forêt de Quénécan qui l’entoure. Cette ancienne voie ferrée nous amène à l’abbaye de Bon Repos. Ce lieu touristique nous permet une longue pause en profitant des aires de pique-nique, des cafés et de la visite de l’abbaye. Nous découvrons deux expositions, l’une sur les pas d’Alice au pays des Merveilles et l’autre sur les sculptures en grillage de Cédric Verdure. L’une comme l’autre nous émerveillent. Une scénographie qui invite à la rêverie, à l’imaginaire. Nous reprenons notre route en récupérant à nouveau le canal de Nantes à Brest jusqu’au bourg de Plélauff. Nous avons rendez-vous à l’auberge du canard qui rit tenu par un couple de Danois. L’anglais est de rigueur car ils ne parlent que quelques mots de français. De notre côté, nous ne disposons que d’un parler anglophone très restreint. Cependant nous arrivons à nous comprendre sur l’essentiel dont l’heure du dîner. Pour une nuit, nous disposons d’un gîte entier. Nous en profitons pour faire tourner machine à laver et sèche-linge. Notre hôte nous a concocté un savoureux repas accompagné d’un petit pinot noir de derrière les fagots. Il serait dommage de ne pas s’arrêter dans une si bonne adresse malgré la barrière de la langue. Mais lui et sa femme nous ont promis de reprendre les cours de français interrompus par le Covid.
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Carte IGN plan Tracé Sitytrail sur androïd

Mercredi

Etape : Plélauff - Huelgoat
Distance : 68 km
Dénivelé : +720m -698m

Un petit déjeuner peut en cacher un autre. A Josselin, nous avions été éblouis, à Pontivy, stupéfiés, mais là c’est insensé. Qui dit mieux, un breakfast avec charcuterie, fromage, viennoiserie, gaufres maison, jus de fruits frais. Mais Martine ayant des craintes réelles sur ses capacités à grimper vers Huelgoat, nous ne tardons pas à reprendre la route et à filer à toute allure sur le chemin de halage. Le temps frais et venteux nous incite d’autant plus à ne pas lézarder. Le bord du canal est couvert d’iris des marais en fleur qui se reflètent à la surface de l’eau. C’est absolument féérique. Deux petits passereaux à longue queue et au ventre jaune volètent au dessus du chemin. Cette espèce nous est totalement inconnue. Après quelques recherches, nous les identifierons comme des bergeronnettes des ruisseaux. A la côte altimétrique de 184 m, nous arrivons à un nouveau bief de partage qui raccorde le Blavet à l’Aulne. Cette tranchée dite des bagnards de 3 kilomètres de long a été creusée par des forçats venus de Belle-Ile-en-mer. La maladie, notamment le paludisme, les conditions de travail et d’hygiène auront raison d’une grande partie de ces bâtisseurs. Ensuite une longue descente nous amène à la jonction entre la voie verte V7 de Carhaix pour remonter vers Roscoff et le canal qui continue jusqu’à Châteaulin. Nous débouchons dans Carhaix au niveau de l’espace culturel Glenmor. Nous devons suivre la direction de Poullaouen pour atteindre notre but final. Mais les indications sont sommaires notamment au niveau de l’ancienne gare. De par l’absence de fléchage et une mauvaise lecture de la carte nous faisons un bon détour dans le centre ville avant de retrouver un peu par hasard la suite de la voie verte.
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La double écluse                                                                                           Chapelle et calvaire de Locmaria-Berrien

Le temps se dégrade. Les rafales de vent deviennent tempétueuses. A Poullaouen, nous trouvons une table couverte pour déjeuner. Nous traversons le bourg avant de rejoindre l’ancienne voie ferrée qui nous amène tout naturellement à la gare de Locmaria-Berrien d’où un diverticule se dirige vers Huelgoat. La signalisation est parfaite. Nous empruntons de petites routes secondaires pour rejoindre ce haut-lieu reconnu pour ces chaos granitiques, sa rivière d’argent, sa grotte du diable et ses légendes. Au bourg de Locmaria-Berrien, nous nous arrêtons pour contempler la chapelle, le calvaire et les deux chênes remarquables dont l’un au tronc creux peut abriter deux adultes. A deux kilomètres de notre arrivée à Huelgoat, la pluie se met à tomber et nous oblige à sortir pour la première fois nos vestes de pluie. Contrairement aux angoisses de Martine d’une montée éprouvante vers notre étape du jour, la fin du parcours a été beaucoup plus facile que celle imaginée. Dans le centre ville, nous nous réfugions dans un bar le temps de laisser passer l’ondée et d’attendre l’heure d’arrivée à la chambre d’hôtes. La communauté anglaise est bien présente malgré le Brexit comme nous le fait penser un groupe de jeunes s’exprimant dans la langue de Shakespeare. Dehors, comme souvent dans notre contrée, le soleil est revenu mettre en valeur les beautés architecturales et naturelles. Avant de rejoindre Ti Ar Bugale (maison de l’enfant en breton), notre lieu de repos, nous parcourons les abords du lac. Puis les vélos mis à l’abri dans le jardin de la maison d’hôtes, nous découvrons notre chambre où de petites attentions gourmandes nous sont offertes par les propriétaires. Avant de mettre les pieds sous la table de la pizzéria Ar Lec’h vad, nous déambulons parmi le chaos granitique dont la fameuse pierre tremblante. Les blocs de pierre en équilibre les uns sur les autres, au milieu d’une forêt de feuillus qui frisonne sous l’effet du vent et le bruit du ruisseau qui se faufile entre et sous les rochers peuvent entretenir les légendes d’Ys et de Gargantua. Cette petite plongée dans la sylve armoricaine nous a ouvert l’appétit. Nous rejoignons la place de l’église pour savourer une délicieuse pizza à la pâte fine élaborée à base d’une farine d’un paysan-meunier. Il faut venir ici pour savourer une aussi bonne recette italienne à base de produits locaux.
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Jeudi

Etape : Huelgoat - Morlaix
Distance : 42 km
Dénivelé : +415m -571m

Nous quittons Huelgoat, le jour du marché hebdomadaire. La place de l’église est envahie par les producteurs locaux. Pour revenir à la gare de Locmaria-Berrien et reprendre l’itinéraire de la voie verte en direction de Morlaix, nous optons, sur les conseils du propriétaire de la chambre d’hôtes, pour la départementale qui longe la rivière d’argent. En effet, une longue descente nous amène sans effort à l’ancienne station ferroviaire. Aujourd’hui, rien ne presse. Les 40 kilomètres qui nous séparent de notre hébergement vont se faire à un train de sénateur. Nous montons de 70 mètres d’altitude à la côte 225 au niveau de la gare désaffectée de Kermeur. Malgré la traversée de la belle forêt d’Huelgoat, nous ressentons moins d’enthousiasme à circuler sur la voie verte que le long d’une voie d’eau qui semble plus vivante. Mais ne boudons pas notre plaisir de pouvoir pédaler en dehors de toute circulation automobile bruyante, polluante et pleine d’incivilités. Passé le point haut, nous avons la surprise de constater que la descente est interminable jusqu’à Morlaix. Deux ou trois tours de pédales sont nécessaires pour relancer la machine car sagement assis, nous avançons sans effort à une vitesse de 17km/h. Vers 15h, nous nous présentons devant une grande maison bourgeoise située au dessus de la Manufacture, l’ancienne usine de tabac. Comme les fois précédentes, l’accueil est irréprochable. Nous disposons du 3ème étage pour nous étaler. De sous les combles, nous avons un panorama sur la ville qui s’étend du port jusqu’au viaduc.
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Sur la voie verte entre Carhaix et Morlaix                                                         Vue de Morlaix

Nous allons passer deux nuits dans ce lieu accueillant. Pour ne pas rater notre court séjour dans cette ville et passer à côté de lieux emblématiques, nous nous rendons à l’office du tourisme installé dans une bâtisse remarquable, la maison Penanault bâtie à la fin du XVIème. Le personnel nous renseigne avec beaucoup de professionnalisme et de courtoisie en nous invitant à poursuivre la visite par des expositions sur le patrimoine architectural morlaisien. De retour à notre chambre, nous profitons de la piscine couverte pour nous délasser de nos six jours de vélo.
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Carte IGN plan Tracé Sitytrail sur androïd

Vendredi

Etape : Morlaix - Carantec
Distance : 41 km dont 10 km à pied
Dénivelé : +568m -543m

L’objectif premier de cette randonnée était d’atteindre l’île Callot près de Carantec. Mais Martine en visualisant la route départementale entre Morlaix et Carantec n’était pas motivée pour se déplacer en vélo sur cette voie touristique. Nous avions donc envisagé de faire le trajet en bus ; toutefois devant les certitudes de l’office du tourisme et des propriétaires de la chambre d’hôtes sur la possibilité d’y aller en vélo en toute sécurité, nous changeons notre fusil d’épaule et nous nous équipons en conséquence. Sur le premier tronçon avant de bifurquer vers Locquénolé, la circulation est assez dense et nous met mal à l’aise. Heureusement la route longe la rivière de Morlaix et nous offre un paysage sublime où à marée basse les bancs de vase scintillent sous les rayons rasants du soleil. Les heures de marée nous sont favorables pour parcourir l’île Callot avant que la chaussée submersible soit recouverte. Nous laissons nos vélos au premier parking et nous cheminons sur les sentiers et les plages de cette perle de la baie de Morlaix jusqu’à la chapelle Notre Dame édifiée au point culminant qui renferme des ex-votos sous forme de maquettes de bateaux. De peur de rester coincés sur ce petit bout de terre, nous faisons demi-tour avant d’atteindre la table d’orientation située à la pointe nord.
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Nous reprenons nos bicyclettes et suivons l’itinéraire vélo qui nous amène à la chaise du curé. Ce petit monticule de rochers permet d’avoir une vue sur à 180° sur la baie. Ce sera notre halte méridienne. Le GR34 étant interdit aux vélos, nous prenons le strict nécessaire pour parcourir à pied cette portion du sentier de douanier qui offre une vue sur les ouvrages exceptionnels que sont le château du Taureau, le phare et les maisons de l’île Louet. Ensuite nous traversons l’arboretum pour retrouver le sentier douanier au niveau de la plage du Kelenn. Sur le chemin du retour nous nous arrêtons au village de Loguénolé qui hormis la chapelle et son arbre de la liberté ne présente pas un intérêt particulier. La côte nord de la Bretagne est d’une beauté saisissante. Ce soir, nous avons réservé dans un restaurant italien « Opera e pupi » dont la carte est alléchante. Malheureusement le rissotto convoité n’était plus disponible. Le plat de substitution a, cependant, été apprécié à sa juste valeur.
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Carte IGN plan Tracé Sitytrail sur androïd

Samedi

Grâce à la gentillesse de Mr et Mme Jeannerod, nous pouvons laisser nos vélos une partie de la journée en attendant de reprendre le train de 15h40 en direction de Rennes. Nous pouvons ainsi en profiter pour découvrir la ville de Morlaix et flâner dans les allées du marché hebdomadaire. L’office du tourisme nous a remis une brochure de ballades au cœur de la cité. Nous optons pour le circuit des trois collines qui va nous faire parcourir, en empruntant le premier étage du viaduc, les venelles en escaliers, les rues piétonnes et les rives de la rivière, les trois anciennes paroisses morlaisiennes. Nous découvrons une ville aux multiples facettes, aux jardins extrêmement fleuris, aux maisons anciennes à pans de bois. Une ville à dimension humaine que l’on parcourt aisément malgré les dénivelés. Le marché est animé, les producteurs locaux exposent les produits de la campagne maraîchère de Saint Pol de Léon et de la pêche côtière de la baie. Nous en profitons pour savourer une galette saucisse, élaborée par une crêpière qui enchaîne les tours de billig avec dextérité. Nous terminons notre balade le long du port, traversons l’écluse qui le maintient en eau quelle que soit la marée et nous déambulons dans la Manufacture. Ayant récupéré nos vélos, nous nous dirigeons vers la gare pour prendre le TER qui nous déposera à Rennes. Nous aurons 10 minutes pour prendre notre correspondance en direction de Vannes. Autrement dit, un peu de stress en perspective pour ne pas nous retrouver comme deux ronds de flan sur le quai. Mais tout se passe comme dans le meilleur des mondes et nous descendons sereins à la gare de Vannes pour terminer à bicyclette et sous le beau temps notre parcours.